Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a demandé dimanche au gouvernement catalan de renoncer à la “rupture”, la “division” et la “radicalité” en voulant organiser un référendum sur l’indépendance, nouvelle illustration de la réapparition des tensions entre Madrid et les séparatistes.
Dix jours après le double attentat qui a fait 16 morts et plus de 120 blessés en Catalogne (nord-est), M. Rajoy a affirmé, à l’occasion de la rentrée politique de son parti – le Parti populaire (PP) – que le projet de référendum du gouvernement catalan était “la dernière chose que désire la majorité de la société catalane dans ces moments-là”.
“J’aimerais, tout comme l’immense majorité des Espagnols, que certains dirigeants politiques renoncent à leurs plans de rupture, de division et de radicalité”, a-t-il déclaré, faisant allusion au gouvernement catalan dirigé par le président régional Carles Puigdemont.
Dans un entretien avec le Financial Times publié vendredi, M. Puigdemont avait réitéré sa volonté de mener à bien la consultation prévue pour le 1er octobre, malgré les attentats perpétrés par une cellule jihadiste à Barcelone et à Cambrils.
“Nous avons plus de 6.000 urnes prêtes, je ne vois pas comment l’Etat pourrait l’arrêter”, a dit le président de la Catalogne à ce journal britannique.
“Les gens doivent avoir la certitude que lorsque nous convoquons le référendum, ce référendum a inévitablement lieu”, a insisté dimanche Puigdemont dans un autre entretien, cette fois avec le quotidien catalan El Nacional.
Les tensions entre M. Rajoy et le gouvernement indépendantiste catalan ont connu une trêve après les attentats, à la suite d’appels à l’unité, avant de reprendre cette semaine.
Au cours d’une marche organisée samedi à Barcelone contre la violence jihadiste et à la mémoire des victimes, le roi d’Espagne et Mariano Rajoy ont été sifflés par des manifestants qui brandissaient des drapeaux indépendantistes catalans.
“Les affronts de quelques-uns, nous ne les avons pas écoutés”, a réagi M. Rajoy dimanche, ajoutant que les membres du gouvernement étaient venus exprimer un soutien aux “victimes du terrorisme et notre solidarité avec tous les Catalans sensés, modérés et respectueux, l’immense majorité”.
“Les victimes méritent notre unité et les terroristes veulent nous désunir”, a jugé le chef du gouvernement pendant le rassemblement du PP en Galice (nord-ouest)
Mariano Rajoy, qui a insisté une nouvelle fois sur le fait que le référendum était illégal et qu’il n’aurait pas lieu, a affirmé que le gouvernement espagnol défendrait “la souveraineté nationale, la Constitution espagnole et le respect de la loi par la Catalogne”.