Le président libanais Michel Aoun s’est félicité dimanche du “rapprochement” entre son pays et l’Arabie saoudite, qui a renouvelé vendredi une ligne de crédit d’un milliard de dollars au Liban, cinq mois après la crise autour du Premier ministre Saad Hariri.
“Bien sûr c’est un rapprochement, d’ailleurs l’Arabie saoudite est un pays ami”, a-t-il déclaré sur la chaîne francophone TV5Monde.
“Les relations avec l’Arabie saoudite redeviennent normales”, a-t-il ajouté, deux jours après une conférence internationale d’aide à l’économie libanaise qui s’est traduite par des promesses de dons et prêts de plus de 11 milliards de dollars, dont le renouvellement d’une ligne de crédit saoudienne d’un milliard de dollars, non utilisée dans le passé.
Michel Aoun a qualifié “d’incident” la crise déclenchée en novembre 2017 lorsque le Premier ministre libanais Saad Hariri avait annoncé sa démission depuis Ryad.
L’Arabie saoudite avait alors été accusée de le retenir contre son gré. La France était intervenue pour trouver une porte de sortie. Saad Hariri était rentré dans son pays trois semaines plus tard et avait ensuite annoncé qu’il revenait sur sa décision.
“C’était un incident”, a estimé le président libanais, évoquant “quelqu’un qui a mal conseillé le prince” héritier Mohammed ben Salmane et qui serait désormais “écarté”.
“C’est du passé”, a-t-il conclu.
Fin février, Saad Hariri est retourné pour la première fois depuis sa démission en Arabie saoudite où il a été reçu par le roi Salmane.
A l’époque de la crise, des analystes avaient expliqué que le royaume saoudien sunnite avait forcé son protégé Saad Hariri à démissionner dans une tentative d’endiguer l’influence de l’Iran chiite au Liban, via le puissant mouvement armé du Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise.
Des élections législatives, lesquelles sont souvent influencées par le jeu des puissances régionales, sont prévues le 6 mai au Liban. Ces élections sont les premières depuis 2009.
L’affaire Hariri aura “certainement” un impact sur le scrutin, a jugé le chef de l’Etat. “Cela va développer chez les Libanais un sentiment très fort d’indépendance et de ne pas accepter les ingérences extérieures dans nos affaires”, a-t-il estimé.