Il y avait du monde à Alger ce mardi 30 mars pour la traditionnelle marche des étudiants. Des manifestations de moindre envergure ont eu lieu à Oran et Béjaïa. À Tizi Ouzou, la marche a de nouveau été empêchée par la police.
Dans la capitale, les étudiants se sont donné rendez-vous comme d’habitude à la place des Martyrs. Peu avant 11 h, les premiers manifestants étaient déjà sur place.
Très vite, ils sont rejoints par de nombreux citoyens. Le scénario des mardis précédents s’est répété à l’identique. Début de la marche vers 11 h 30, direction la rue Bab-Azzoun.
Arpentant l’itinéraire habituel jusqu’à la rue Didouche-Mourad et la Grande-Poste au centre-ville, la marche prend de l’ampleur au fil des minutes et des rues.
Ce mardi, les citoyens étaient encore plus nombreux à venir prêter main forte aux étudiants, de surcroît quand ces derniers sont en pleine période d’examens.
« Hirak, vaccin anti-issaba »
La foule a marché dans le calme, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre, déployées en force, mais qui se sont contentées d’accompagner et d’encadrer la marche.
Aucun incident n’a été en tout cas signalé. Les slogans scandés ou brandis sur des pancartes sont ceux habituels du Hirak, appelant à un changement radical et au respect des libertés : « État civil et non militaire », « Justice indépendante », « liberté de la presse »… Ou encore ce nouveau chant du Hirak : « Lyed fel yed ndjibou l’istiqlal, ya ali amar, bladi fe danger (main dans la main nous arracherons l’indépendance, Ali Amar mon pays est en danger) ».
Au moment où le débat au pays porte sur le retard de la campagne de vaccination contre le Covid, cette pancarte expressive a été brandie : « Hirak, vaccin anti-issaba ».
Les manifestants ont aussi réitéré le fond de leur pensée concernant les élections législatives du 12 juin prochain. Le « non » est largement brandi sur les pancartes. « L’élection aggraverait la crise », lit-on par ailleurs.
Une autre banderole attire l’attention tant par sa taille que par sa teneur : les portraits de l’Émir Abdelkader et de Jugurtha barrés de l’inscription « unité », en langue arabe.
À noter aussi que l’étudiant emprisonné à Biskra, Miloud Benrouane, n’a pas été oublié. Son portrait a été brandi tout au long de la marche, avec des appels à libérer tous les détenus d’opinion. La manifestation a pris fin dans le calme vers 13 h 00. Avant de se disperser, les étudiants ont entonné l’hymne national.
A Bejaïa, des dizaines d’étudiants ont également marché dans le calme. A Oran, la police est intervenue pour empêcher la marche d’avancer au centre-ville, mais cela n’a pas donné lieu à des incidents notables.
Enfin, les étudiants de Tizi Ouzou ont été de nouveau empêchés de marcher. Ils ont été dissuadés par l’important dispositif de sécurité déployé aux alentours de l’université.
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