Politique

13e vendredi de mobilisation populaire : ce qu’il faut retenir

Les Algériens sont sortis en masse ce vendredi 17 mai pour réclamer le départ du système qui a mené le pays à l’impasse et l’instauration d’une véritable démocratie. C’est le 2e vendredi de manifestations depuis le début du Ramadhan, et le 13e depuis le début des manifestations populaires le 22 février dernier.

Mobilisation intacte et pacifisme

Jaloux de leur révolution, les Algériens ont affiché la même détermination, que durant les vendredis précédents, à poursuivre leur mouvement, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Malgré la chaleur, la faim, la soif, le blocages des routes, la répression, et les pressions, les Algériens sont sortis pour réitérer pacifiquement leurs revendications. Aucun incident majeur n’a été enregistré à travers le pays, excepté les tensions qui ont émaillé la matinée à Alger, où les policiers ont usé de gaz lacrymogènes et de canon à son, pour empêcher les manifestants de monter sur le parvis de la Grande Poste. Les policiers ont fini par quitter les lieux, sous la pression des manifestants. Dans les autres villes du pays, rien n’a changé. À Bordj Bou Arreridj, les manifestants continuent d’impressionner, par l’ampleur et la qualité de leur manifestation.

Rejet de la présidentielle, slogans anti-Gaid

Ce vendredi, les Algériens ont exprimé un rejet massif de la présidentielle du 4 juillet. Sauf si le pouvoir s’entête à organiser une élection sans électeurs, le scrutin présidentiel du 4 juillet semble définitivement enterré. Son report semble inévitable. Ils ont également réitéré leur revendication portant sur le départ des 2 B (Bensalah et Bedoui), deux figures du régime de Bouteflika. Outre les slogans habituels sur l’étendue de la corruption, de plus en plus de manifestants critiquent Gaid Salah, en appelant le chef de l’état-major de l’ANP, à choisir définitivement son camp, entre le peuple et le régime. Les Algériens veulent une véritable transition, gérée par des hommes en qui ils ont confiance, et non pas par d’anciennes figures du système Bouteflika.

Des manifestants toujours créatifs

Au 13e vendredi de mobilisation populaire rien ne semble entamer la détermination des manifestants, toujours créatifs dans les slogans, et qui gardent un sens de l’humour inégalé, malgré la gravité de la crise. Les tifos, ces banderoles géantes, venues des stades, se généralisent. Les manifestants se livrent à une sorte de concurrence en déployant des banderoles géantes sur les immeubles, portant plusieurs messages politiques à l’adresse du pouvoir.

[DR]

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