Politique

14e vendredi du mouvement populaire : ce qu’il faut retenir

Les Algériens ne baissent pas les bras. Ce vendredi 24 mai, pour la 14e fois depuis le 22 février, et la troisième fois depuis le début du Ramadhan, ils ont manifesté en masse dans plusieurs villes du pays. Les manifestants ont bravé la chaleur, le jeûne et la répression pour réaffirmer leur détermination à se débarrasser du système corrompu qui a mené le pays à l’impasse.

Mobilisation intacte

Trois mois et deux jours après l’éclatement de la révolte du 22 février, la mobilisation des manifestants demeure intacte. A Alger, le déploiement dès les premières heures de la matinée d’un impressionnant et inédit dispositif, les manifestants n’ont ni reculé, ni cédé à la peur de la répression. Déterminés, ils sont sortis en masse, et les rues du centre-ville étaient noires de monde, après la fin de la prière hebdomadaire. Les policiers ont opéré plusieurs arrestations parmi les premiers manifestants, sans parvenir à entamer la mobilisation des Algériens. Dans les autres villes du pays, à Oran, Constantine, Annaba, Bejaia, Mostaganem ou Sétif, des foules impressionnantes de manifestants ont défilé dans le calme, toute l’après-midi.

Slogans dominants

Chaque vendredi, les Algériens réitèrent avec force leur revendication relative au départ des symboles du système que sont Bensalah et Bedoui. Aujourd’hui, ils ont réaffirmé, partout dans le pays, leur rejet de la présidentielle du 4 juillet, et leur attachement à un Etat civil, et dit non à un régime militaire. Le départ des 2B, le rejet de la présidentielle et l’attachement à un Etat civil sont les trois slogans qui font l’unanimité partout dans le pays. Toutefois, le chef d’état-major de l’ANP, de par son rôle et sa position, n’a pas été épargné par les manifestants, certains ont réclamé son départ, d’autres lui dont demandé de soutenir le peuple dans son combat contre le système et la “bande” (issaba).

Leçons de civisme, de pacifisme et de démocratie

Depuis le 22 février, les Algériens n’arrêtent pas d’administrer au régime, des leçons de civisme, de pacifisme, de démocratie et de tolérance. Ce 14e vendredi n’a pas dérogé à la règle. Au contraire. Au pouvoir qui a montré ses muscles dans la matinée, à Alger, les manifestants ont répondu par leur pacifisme, évitant d’affronter les policiers, déployés en nombre.

Devant la Grande poste, ils n’ont pas tenté de forcer l’impressionnant cordon dressé par la police autour de l’édifice. Ils ont préféré marcher jusqu’à la Place Martyrs, où ils ont observé un rassemblement, avant de revenir au centre-ville. Les manifestants se sont distingués aussi par leur capacité à débattre calmement de la situation politique, évoquer des solutions, pendant que le régime et ses alliés se déchirent.

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