Politique

16e mardi de manifestation des étudiants : ce qu’il faut savoir

Ce mardi 11 juin sera la seizième journée de mobilisation hebdomadaire des étudiants contre le pouvoir. Pour la seizième semaine consécutive, des appels à manifester à Alger et dans toutes les villes universitaires ont été lancés sur les réseaux sociaux par des pages Facebook d’organisation estudiantines, de groupes de facultés et, surtout, par les médias des nouvelles organisations en cours de création et de structuration au niveau des facultés algériennes.

Tout indique que cette journée sera marquée par une forte mobilisation des étudiants que rien ne semble décourager. Pendant Ramadhan, ils ont été les premiers à marcher, dès le deuxième jour du mois de jeûne, le mardi 7 mai, ils ont également été les premiers à marcher à Alger, mais en plus petit nombre, après la fin du jeûne, le mardi 4 juin, alors que c’était le premier jour de la fête de l’Aid El Fitr.

Un énième “non” des étudiants au pouvoir

La répression, dont ils ont été les premières victimes, les pressions exercées sur eux au sein de leurs facultés, le jeûne, et le blocage des routes et des transports n’ont pas eu raison de la détermination des étudiants à poursuivre la protesta et à réclamer le départ effectif du régime. Les manipulations, tentatives de divisions et autres fausses solutions proposées par le pouvoir n’ont pas entamé leur détermination.

Le 16e mardi intervient après le discours de Bensalah jeudi 6 juin et dans lequel il a de nouveau appelé au dialogue et annoncé son maintien à la tête de l’État jusqu’à la tenue des élections présidentielles dont il n’a pas fixé la date. Au dialogue et à une transition avec Bensalah et Bedoui, les étudiants ont, comme les nombreux manifestants des vendredis, déjà dit non lors de toutes leurs marches depuis le départ de Bouteflika le 2 avril. Ils diront, sans doute, le même non au deux B, et vont encore réclamer leur départ.

Ils réagiront aussi aux autres développements qui ont eu lieu récemment sur la scène politique, notamment la mise sous mandat de dépôt, lundi, de Mahieddine Tahkout. Cette arrestation a causé, directement ou indirectement, l’arrêt total du transport universitaire dans certaines villes où l’entreprise de l’homme d’affaires détient un monopole depuis des années.

Cette interruption du service dans les “cous” est due à une “grève des travailleurs de l’entreprise en soutien à leur patron”, selon certaines sources, par “représailles” ou “sabotage”, disent d’autres voix qui affirment que la direction de l’entreprise a empêché les bus de sortir des parkings.

Quelle que soit la cause de l’absence de transport universitaire lundi et probablement mardi, notamment à Alger, les étudiants y réagiront et diront leur mot. Déjà, sur les réseaux sociaux, certains d’entre eux avancent qu’ils sont une nouvelle fois victimes de la mauvaise gestion, du clientélisme et de la corruption qui règnent au sein des œuvres universitaires. Sur les médias des nouvelles organisations estudiantines autonomes, ce problème est déjà signalé et des consignes pour y remédier lors de la marche de ce mardi ont été données.

De mieux en mieux organisés

La marche à laquelle appellent de nombreuses nouvelles organisations estudiantines, dont le Pôle des étudiants algériens, demain à Alger aura pour point de rassemblement la Place des Martyrs. Un nouveau point de ralliement qui semble faire consensus parmi toutes les organisations qui souhaitent, en se réunissant là et non plus à la Grande Poste comme auparavant, éviter les dispositifs policiers qui barrent les accès à l’esplanade de l’édifice mais aussi manifester loin des collèges et des écoles nombreux dans le voisinage de la Grande poste pour ne pas déranger les élèves dans leurs épreuves du BEM.

Le début de la manifestation est prévu à 9h30 ou 10h et sa fin avant 15 heures. Quant au tracé, les étudiants devraient partir de la Place des Martyrs pour se diriger vers la Grande Poste puis la rue Didouche et la place Maurice Audin. Une organisation précise relayée par la majorité des étudiants et qui reflète la maturité de l’organisation de cette partie de la société qui a été, depuis son début, le moteur et l’âme de la protesta. La même organisation est présente dans les universités des autres villes du pays.

À leur seizième mardi, les étudiants peaufinent leur organisation au sein de comités et de collectifs autonomes, signe que la protesta, dont ils sont l’élément structurant est bien partie pour durer.

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