Les Algériens sont sortis en masse ce vendredi 28 juin pour la 19e fois consécutive depuis le début du mouvement populaire le 22 février dernier pour réclamer le départ du système et de ses symboles.
Malgré la chaleur suffocante, les manifestants ont été nombreux à marcher dans les rues de plusieurs villes du pays, et scander les slogans habituels. Ils ont demandé le “départ de Bensalah et Bedoui”, dit “non à un régime militaire”, réitéré leur refus de dialoguer avec les symboles de l’ancien régime et leur attachement à l’unité nationale, et dénoncé les tentatives de division du peuple. Ils ont réclamé la libération des détenus du hirak, qui ont été arrêtés ces derniers jours et incarcérés, et l’application des articles 7 et 8 de la Constitution.
Des slogans hostiles au régime ont été scandés partout à Alger, Constantine, El Tarf, Mostaganem, Oran, Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Ain Temouchent, Jijel, Oum El Bouaghi, Sidi Bel Abbès, Relizane, etc. Le mouvement populaire reste uni autour de ses principales revendications.
Globalement, les manifestations se sont déroulées dans le calme. Toutefois, à Alger, le 19e acte du mouvement populaire a commencé dans la tension. Un dispositif de sécurité impressionnant et inédit a été déployé dès les premières heures de la matinée dans le centre-ville.
Les policiers antiémeute et en civil ont pris position au niveau des places fortes du hirak, comme la Grande poste, et la Place Audin. Ils ont procédé à une fouille systématique des manifestants portant des sacs à dos, cherchant le drapeau berbère, désormais interdits dans les manifestations, et des pancartes indésirables.
Des interpellations parfois musclées ont été opérées parmi les manifestants portant des drapeaux berbères. Les policiers ont procédé à une chasse du drapeau berbère, parfois sous les huées des manifestants.
À chaque fois, des bénévoles sont intervenus pour empêcher des accrochages entre les manifestants et les forces antiémeute, évitant des affrontements entre les deux camps. Et ce dispositif policier n’a pas dissuadé les manifestants, qui ont “occupé” le centre-ville, après la prière du vendredi.
Outre Alger, la police a procédé à des arrestations de 14 manifestants portant le drapeau berbère à Bouira, selon El Watan. Le FFS a dénoncé la répression des manifestants ce vendredi à Alger, à l’occasion du 19e vendredi de mobilisation populaire. « Aujourd’hui, le pouvoir en place a déployé un dispositif sécuritaire et un arsenal répressif digne des Républiques bananières », dénonce le parti dans un communiqué.