Ville symbole à une soixantaine de Km au sud-ouest de Bejaia, Kherrata s’apprête à célébrer avec faste le premier anniversaire du « Hirak ».

Même si la mémoire collective retient la date du 22 février, comme le début du mouvement populaire, c’est de cette ville, théâtre des événements du 08 1954, qu’a démarré à vrai dire la grande contestation du cinquième mandat et de ce qui deviendra plus tard une « révolution » nationale.

Le 16 février 2019, en effet, une marche populaire drainant des milliers de personnes, drapeaux et emblèmes noirs à la main, ont sillonné les artères de la ville pour dénoncer la perspective du cinquième mandat du président déchu et réclamer une Algérie « libre et démocratique ».

Relayé sur les réseaux sociaux et par la presse, cet événement, inattendu et inimaginable jusqu’alors, fera tâche d’huile, puisque trois jours plus tard des citoyens à Khenchella décrochent un portrait géant de l’ex-président de la façade d’une mairie.

Ce dimanche, des milliers de personnes sont attendus dans cette ville pour une grande marche populaire en présence de certaines figures émergentes du Hirak.

Prévue dès le début de la matinée, la marche s’ébranlera de la sortie sud de la ville et empruntera la route qui la contourne, à travers le pont qui enjambe le barrage de Chaabet El Akhra, pour s’achever devant le siège de la maire ou des prises de parole sont prévues.

Une stèle commémorative représentant des mains brisant une chaine et dénommée « place de la liberté », écrite dans les trois langues (arabe-tamazight et français) sera dévoilée pour l’occasion.

À la veille de cette commémoration, le comité d’organisation a lancé un appel aux commerçants pour fermer boutique et aux automobilistes d’éviter les stationnements sur la voie qui sera empruntée par les marcheurs. Une grande opération de nettoyage de la ville a été également lancée ce samedi, et les manifestants ont commencé à affluer de toutes les régions du pays pour participer à la marche.