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Matchs UEFA en Israël : la double peine pour les joueurs algériens

Le match de barrage aller de Ligue Europa Conference entre le Maccabi Tel Aviv et l’OGC Nice, jeudi 18 août, a vu la participation de trois internationaux algériens : Youcef Atal, Andy Delort et Bilal Brahim.

Ils ont fait partie du onze niçois qui a disputé la rencontre qui s’est déroulée à Tel Aviv. Le milieu de terrain défensif Hicham Bouadoui, le quatrième algérien des Aiglons, n’a pas fait le voyage à cause d’une blessure au dos.

Nice s’est inclinée par deux buts à zéro. Lors de cette rencontre, le latéral algérien Youcef Atal s’est fait conspuer par le public du Maccabi, tout au long de la rencontre.

Le même traitement a été réservé au défenseur international marocain du Paris Saint Germain (PSG), qui a été sifflé à chaque fois qu’il touchait la balle par le public du stade Bloomfield de Tel-Aviv à l’occasion du Trophée des Champions disputé contre le FC Nantes le 31 juillet dernier.

En sifflant systématiquement à chaque fois qu’il touchait la balle, les spectateurs israéliens reprochaient ainsi à Hakimi son soutien public affiché envers la Palestine. C’est la seconde fois que l’international marocain est conspué par le public israélien, après l’édition 2021 du Trophée des Champions remporté Lille (1-0).

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Dans le cas de Youcef Atal comme d’Achraf Hakimi, l’attitude des supporters israéliens s’explique non pas par des raisons sportives, mais à l’évidence par des considérations politiques liées au soutien des joueurs à la cause palestinienne.

Silence de l’UEFA

Les réactions hostiles à l’égard des deux joueurs algérien et marocain n’ont pas suscité de réaction de la part de l’association des clubs européens (UEFA) dans la mesure où il s’agit d’incidents qui se sont déroulés lors d’une compétition européenne.

Les directions des clubs préfèrent, elles aussi, regarder ailleurs. Alors que leurs joueurs sont sifflés par les supporters des clubs israéliens pour des raisons extrasportives, les dirigeants et staffs de Nice et du PSG ne bronchent même pas.

Ils ne condamnent pas de tels actes alors que dans le cas contraire, pareille attitude envers des joueurs israéliens les auraient fait ruer dans les brancards. Dans les deux cas d’Atal et d’Hakimi, les directions de l’OGC Nice et du PSG ont préféré regarder ailleurs au lieu de manifester leur soutien à leurs joueurs.

Si les deux internationaux algérien et marocain, Youcef Atal et Achraf Hakimi, ont fait le choix du déplacement en terre de Palestine occupée, d’autres joueurs qui soutiennent le combat du peuple palestinien pour un Etat indépendant ont carrément refusé de se rendre en Israël.

L’international algérien du club turc Istanbul Basaksehir, Ahmed Touba, a refusé de se rendre en Israël où son club a affronté, fin juillet, le Maccabi Netanya en Europa Conference League.

De même, l’attaquant algérien Mohamed-Amine Amoura a refusé de prendre part à la rencontre entre son club le FC Lugano (Suisse) et la formation israélienne Hapoel Be’er Sheva, disputé le 11 août dernier.

En définitive, les internationaux algériens évoluant en Europe sont confrontés à un dilemme. Mais quoi qu’ils fassent, c’est la double peine garantie.

En l’occurrence, s’ils refusent de prendre part aux rencontres opposant leurs équipes à des formations israéliennes en Israël, ils s’exposent à des sanctions ou une mise à l’écart de la part de leurs clubs qui peut mettre en péril leur carrière.

S’ils participent, ils se font conspuer systématiquement sur le terrain par les supporters israéliens s’exposant aux foudres de leurs fans algériens qui considèrent leur participation comme une forme de reconnaissance d’Israël et de l’occupation de la Palestine.

En décembre 2020, Hicham Boudaoui a fait l’objet d’un véritable lynchage sur les réseaux sociaux sur les réseaux algériens après son voyage en Israël avec Israël.

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