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24e vendredi : à Alger, les manifestants brandissent la menace de la désobéissance civile

24e vendredi : à Alger, les manifestants brandissent la menace de la désobéissance civile

Malgré une chaleur étouffante, avec un taux d’humidité très élevé, et un dispositif sécuritaire plus étoffé que d’ordinaire, comme en témoigne toutes ces ruelles donnant sur le boulevard Didouche Mourad bloquées par des boucliers de policiers et de haies de voitures, la population algéroise n’a pas manqué son rendez-vous du 24e vendredi.

Ils étaient plusieurs milliers de citoyens à manifester en plein cœur de la capitale pour réaffirmer leur détermination à faire aboutir leur principale revendication : le « changement radical de système ».

Bien entendu, la marche n’a pas drainé autant de monde que celles du 5 juillet ou du 8 mars, mais la mobilisation était assez importante au regard des conditions et des circonstances dans lesquelles elle intervient.

Comme lors des précédentes manifestations, les services de sécurité ont procédé, peu avant le début de la marche, à plusieurs arrestations dont on ignore le nombre faute de communication.

Et comme attendu, en plus des slogans désormais traditionnels, «Dawla Madania machi askaria (État civil et non militaire», « Wellah manvotiw hatta trouhou gaâ (Nous ne voterons pas jusqu’à votre départ », « Liberez Bouregaâ et les détenus », « On veut l’indépendance », « Ya ntouma, ya hnaya, maranach habssine (ou c’est vous, ou c’est nous, mais on ne s’arrêtera pas », les manifestants ont particulièrement vilipendé la commission de dialogue conduite par Karim Younes, lequel n’a pas échappé à la colère des manifestants.

Un jeune qui a tenté de plaider en faveur du dialogue actuel a été littéralement chassé par la foule, tout près de l’entrée de la fac centrale, aux cris de « dégage, renégat ! ».

Mais assurément, le slogan apparu pour la première fois ce vendredi et longtemps scandé, est celui relatif au spectre de la désobéissance civile. « Hahou Djai, Hahou Djai, al Issiane el Madani (la désobéissance civile va arriver !) ». Un slogan diversement apprécié au regard des risques que cela charrie même si certains y voient le prélude à de grandes mobilisation à la rentrée sociale.

Moins imposantes, des marches ont également eu lieu dans plusieurs wilayas du pays, comme à Constantine, où les manifestants s’en sont pris au FLN et au RND, appelant au respect de l’article 7 et 8, Tebessa, Jijel, Khenchala, Souk Ahras, Guelma, Blida, Chlef, Tipasa, Djelfa, Mostaganem, Oran, Tlemcen, Tissemsilt et In Temouchent… Toutes se sont déroulées dans le calme. Le caractère pacifique du Hirak se confirme.

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