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26e vendredi : une forte mobilisation, en attendant septembre

26e vendredi : une forte mobilisation, en attendant septembre

Pour la 26e semaine consécutive, les algériens ont été nombreux à descendre dans la rue, ce vendredi 16 août, dans plusieurs wilayas du pays, pour manifester pacifiquement, malgré les fortes chaleurs enregistrées.

Les manifestants ont scandé les slogans habituels contre le régime et ses figures dont ils réclament le départ. Pour les manifestants, ce point est non-négociable. Ils ont appelé à la libération des détenus d’opinion et rejeté le processus de dialogue mené actuellement par l’Instance de Karim Younes. Ils également rejeté la tenue de l’élection présidentielle avec les figures actuelles du régime. « Pas de dialogue avec les bandes, pas d’élection avec les bandes », ont-ils scandé. Le slogan appelant à la désobéissance civile a refait son apparition. Ils ont réitéré leur détermination à poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

À Alger et dans plusieurs autres wilayas, le nombre de manifestants lors de ce 26e vendredi a été plus important que la semaine passée. Un regain de mobilisation qui laisse présager un fort redémarrage du Hirak à la rentrée.

Ceux qui parient sur un essoufflement du Hirak ont de fortes chances de se tromper d’analyse. Désormais, à l’image du sociologue Nacer Djabi, on anticipe même un retour à une mobilisation similaire à celles enregistrées en mars et avril dernier quand les Algériens descendaient par millions dans la rue pour exiger un changement radical du régime.

Il y a de bonnes raisons de penser que les fortes mobilisations de mars et d’avril seront de retour en septembre. Dans une semaine, le mouvement populaire bouclera son sixième mois. Or, en 26 semaines de manifestations pacifiques, le bilan est maigre. Certes, Bouteflika n’est plus président et une partie de son entourage a été emprisonnée ou écartée. Mais c’est un changement trompeur.

Le système est toujours en place jusque à la caricature : le gouvernement nommé par Bouteflika est toujours aux commandes du pays, les violations des droits de l’Homme n’ont pas cessé, les atteintes aux libertés se sont accentuées, les médias lourds sont fermés ou muselés…

Ce vendredi, la police a procédé à des interpellations de jeunes manifestants près de la Grande poste qui ne faisaient que chanter des slogans hostiles au régime et à ses principales figures.

Comment, dans ces conditions, la rue peut-elle croire aux promesses des nouveaux maîtres du régime concernant la sincérité du processus de dialogue en cours ? Comment croire que la prochaine élection présidentielle, que le régime compte organiser d’ici quelques mois, sera ouverte et sincère quand l’opposition et la société civile sont empêchées de tenir leurs réunions ? La wilaya d’Alger vient de refuser de donner l’autorisation à deux réunions. La première est celle la société civile et des partis, et la seconde des étudiants. Toutes les deux devaient se ternir demain samedi 17 août.

Six mois après le début du Hirak, le pouvoir refuse de faire la moindre concession, y compris sur un sujet aussi consensuel que la libération des détenus d’opinion. Aux appels de la classe politique à un dialogue sérieux pour une sortie de crise, le pouvoir déploie une feuille de route, autour d’un processus de dialogue mal engagé qui a peu de chance d’aboutir.

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