À Alger, le 35e mardi de protestation des étudiants s’est mué en un mini-vendredi, avec le renfort de centaines de citoyens qui ont rejoint la marche dans une parfaite communion. Une foule nombreuse qui a sillonné les principales artères de la capitale.
« Ya Ali Ammar (alias Ali la Pointe, Ndlr) bladi rahi fi danger, douna fourrière nkemlouha la bataille d’Alger » : le slogan, devenu le nouvel hymne fétiche des mardis de protestation pacifique, a raisonné tout le long du parcours que les manifestants ont entamé de la Place des Martyrs jusqu’à la Place Maurice Audin, en passant par la rue Larbi Ben M’hidi, l’avenue Pasteur et le Boulevard Amirouche.
Les marcheurs, très nombreux, ont scandé des slogans appelant à l’instauration d’un « État de droit », tout en réitérant leur appel pour la libération des détenus d’opinion dont le procès de six d’entre-eux a coïncidé justement avec ce 35e mardi.
Le rejet des élections présidentielles du 12 décembre a également été au centre des slogans scandés par la foule de manifestants. « Il n’y aura pas de vote à Alger », ont lancé les marcheurs.
Même s’ils ne font pas partie des marcheurs, certains riverains et des employés de sociétés publiques et privées, perchés sur leurs balcons, ont tenu à apporter leur soutien aux manifestants. Au niveau de l’avenue Pasteur, une employée d’une structure de santé n’a pas hésité à donner des bouteilles d’eau aux manifestants.
« Une étudiante a improvisé un petit texte en rime à l’intention des décideurs : « Les étudiants du Hirak, fous de rage, envoient un très important message au système pourri de faire ses bagages. Cédez le pouvoir aux jeunes compétents et les sages, à condition que le peuple seul désigne l’équipage. Ils ramèneront ce pays qui se noie au rivage ».
Une autre de faire rappeler : « 8 mois de résistance, les étudiants en force, la révolution du sourire avance est piétine vos complots et vos manigances ». Une manifestante qui appelle à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution consacrant le pouvoir du peuple, clame : « La volonté populaire exige qu’elle soit respectée. Le peuple veut un État de droit ».
Des manifestations se déroulées dans plusieurs autres villes universitaires du pays : Oran, Annna, Bejaia, Setif…