Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’est exprimé ce vendredi sur le 3e anniversaire du hirak, la situation politique, sociale et économique en Algérie.
A l’issue de la réunion de son secrétariat national, le RCD a affirmé que la commémoration du 3e anniversaire de la révolution populaire de février 2019 a été “caractérisée par une répression sans précédent qui a donné lieu à une vague d’arrestations assimilable à une véritable chasse aux sorcières.”
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Il a ajouté que la “dégradation de la situation des droits humains et des libertés individuelles et collectives n’est plus à démontrer et le nombre de détenus politiques et d’opinions ne cesse de croître : près de 400 militants, dont 7 femmes, sont en détention dans les prisons algériennes.”
“Comme ultime recours et pour faire entendre leurs revendications, 46 d’entre eux se sont mis en grève de la faim depuis le 28 janvier 2022”, a-t-il ajouté.
En outre, le RCD ajoute que les “tâtonnements, les faux pas et la gestion hasardeuse et dangereuse de la vie politique du pays ont donné lieu dans un premier temps à la publication au journal officiel de la république d’un arrêté ministériel portant listes nationale des personnes et entités terroristes en application de l’article 87 bis du code pénal et dans un deuxième temps au retrait pur et simple de ce texte du site du journal officiel.”
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“Cette violation de droit des plus élémentaires qui est celui de la présomption d’innocence constitue une illustration de plus de l’immixtion du pouvoir exécutif dans le domaine des compétences de la justice”, souligne-t-il.
Au plan socio-économique, le RCD estime que la situation “ne cesse de se dégrader dangereusement, jetant des pans entiers de la population dans la misère et l’incertitude.”
Il affirme que “l’allocation d’une prime d’aide aux chômeurs, quoique indispensable, ne peut pallier l’absence d’une politique de l’emploi et dissimuler la paralysie de la relance économique.” “Cette mesure, qui en réalité exclut une grande partie des Algériens sans emploi, est loin de répondre aux exigences économiques et sociales des Algériens – y compris bénéficiaires – qui font face à une terrible dégradation de leur pouvoir d’achat et de leurs conditions de vie”, critique encore le RCD.
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Au plan diplomatique, le RCD affirme que “l’isolement du pays sur le plan géostratégique régional et international ne fait que s’accentuer. “Le régime aux commandes demeure incapable de donner à l’Algérie la place qui lui revient sur l’échiquier politique international. L’absence du chef de l’Etat à la rencontre Union Européenne-Union Africaine confirme l’inexistence d’une stratégie efficiente en la matière. Ce n’est certainement pas le pèlerinage dans les pays du Golf qui redorerait le blason terni.”
Enfin, le RCD “exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et politiques, leur réhabilitation et leur indemnisation.”