Une autre journée de marches à travers l’Algérie. Ce 10 janvier, c’est pour le 47e vendredi de suite depuis février 2019 que les Algériens devraient sortir dans les principales villes du pays avec pour principal objectif maintenir la flamme du hirak populaire face aux développements qui s’accélèrent sur la scène politique.
Ce vendredi intervient presque un mois après la présidentielle du 12 décembre. Un scrutin qui a débouché sur l’élection d’un nouveau président de la République qui à son tour a nommé un nouvel Exécutif et lancé la mise en œuvre de son programme et de ses engagements de campagne.
Le premier grand chantier mis en en branle, c’est celui de la révision de la Constitution, avec l’installation cette semaine d’une commission d’experts, de laquelle il est attendu qu’elle élabore des propositions de changements à apporter à la loi fondamentale. Sa composante, ses missions et cette tendance du nouveau pouvoir à faire cavalier seul, puisque la classe politique n’a pas été consultée et ne le sera qu’après la remise des conclusions de la commission, constitueront sans doute l’un des thèmes centraux de ce 47e vendredi.
Ce vendredi, le mouvement populaire exprimera sans doute le fond de sa pensée sur le nouveau projet proposé et on saura alors si le référendum constitutionnel annoncé donnera lieu ou pas à un autre bras de fer entre le hirak et le pouvoir comme celui qui les a mis aux prises des mois durant à propos de l’élection présidentielle du 12 décembre.
Ce sera aussi l’occasion pour les manifestants, qui devraient être tout aussi nombreux que lors des derniers vendredis, de continuer à réclamer la libération des détenus d’opinion qui n’ont pas été touchés par la vague surprise de libérations en fin de semaine passée. Jeudi 2 janvier, près de 80 détenus avaient été remis en liberté d’un trait dans ce qui était unanimement interprété comme le début de l’apaisement réclamé par la rue et l’opposition. Mais curieusement, on n’a pas assisté durant la semaine qui s’achève à une autre vague spectaculaire de remises en liberté et les figures de proue du hirak, dont Karim Tabbou, Samir Benlarbi, Abdelouahab Fersaoui et Fodil Boumala, demeurent toujours privés de leur liberté, de même que les autres détenus politiques, comme Ali Ghediri et Rachid Nekkaz.
Toujours à propos de l’apaisement, on aura un indice supplémentaire sur les intentions des autorités à travers le comportement des forces de l’ordre aux portes de la capitale. Jusque-là, le dispositif qui entrave l’accès à Alger les jours de marche n’a pas été allégé.