Les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens, ont encore marché ce 4 février à Alger et dans de nombreuses autres villes du pays, pour le cinquantième mardi de suite depuis le début du mouvement populaire.
À Alger, sous le doux soleil de la matinée, les premiers manifestants pointent vers 10h à la Place des martyrs, lieu coutumier du départ de la manifestation estudiantine.
Avant d’entamer la marche, la foule s’adonne à d’effervescents débats et échanges liés au hirak et à ses revendications ainsi que d’autres sujets : la libération du militant Samir Benlarbi, le sort des détenus d’opinion encore emprisonnés, les perspectives du hirak mais aussi la visite du président tunisien et la polémique autour des 150 millions de dollars qui vont être déposés à la Banque centrale tunisienne. Sur ce point, les avis divergent.
À 11h, il y a déjà nettement plus de manifestants que les mardis précédents. L’hymne national entonné, drapeaux et pancartes brandis, les protestataires entament leur marche en empruntant l’itinéraire habituel qui mène vers le centre d’Alger. Toujours déterminés, ils reprennent les mêmes slogans opposés au système.
Durant cette journée de mobilisation, les manifestants ont dénoncé la répression et les violences policières qui touchent plusieurs wilayas depuis quelques semaines, comme Sidi Belabbes et Tiaret. Ils ont exprimé leur solidarité avec Khalti Baya, la hirakiste cancéreuse qui a été embarquée puis abandonnée sur l’autoroute par la police dimanche à Alger. « Allah Akbar, Khalti Baya », ont scandé les étudiants en hommage à la dame.
Ils ont également réclamé une presse libre, une justice indépendante et la libération immédiate des détenus d’opinion, parmi lesquels leur camarade de Tlemcen Nour El Houda Oggabi et les militants Karim Tabbou et Fodil Boumala, dont les portraits ont été brandis par des dizaines de manifestants.