Les étudiants, rejoints par des citoyens, ont de nouveau marché ce 11 février à Alger et dans plusieurs villes du pays. Ils le font pour le 51e mardi de suite depuis le début du mouvement populaire pour le changement.
Il est 10h, et comme chaque mardi à cette heure-ci, la Place des Martyrs d’Alger, lieu traditionnel du départ de la marche estudiantine, commence à accueillir les premiers manifestants.
Les habitués du hirak sont déjà sur place. Plusieurs pancartes sont brandies. « Libérez nos journalistes », « on est dehors pour sauver notre avenir » ou encore « libérez Karim Tabbou », pouvait-on lire.
Les manifestants forment des petits groupes et échangent les dernières informations, telles que la libération de Louisa Hanoune, le procès de Blida et surtout la sortie surprenante du procureur adjoint de Sidi M’hamed qui a plaidé pour l’indépendance de la justice.
« Ce n’est qu’une comédie, je ne leur fais pas confiance », déclare à ce sujet Benyoucef Mellouk, l’infatigable dénonciateur des magistrats faussaires qui ne rate aucun mardi de contestation.
Après avoir entonné l’hymne national, les manifestants entament leur marche vers 10h45. Ils réitèrent leurs revendications et scandent les slogans habituels, hostiles au pouvoir et aux résultats de la dernière élection présidentielle : « Le peuple veut la chute du système » ou encore : « Ma votina ma adna rais » (on n’a pas voté et on n’a pas de président).
Arrivés au square Port-Saïd, Zahra, étudiante en droit, et ses camarades distribuent des pancartes et des affiches aux effigies de détenus d’opinion, pendant que les manifestants scandent : « Libérez les détenus » et « Étudiant s’engage, système dégage ».
Les étudiants ont aussi réclamé une justice indépendante, une phase de transition démocratique, un État de droit, la souveraineté du peuple, sans oublier une presse libre.
Abdou, animateur des manifestations estudiantines, a, dans son intervention, rendu hommage aux manifestants de Tiaret et de Sidi Bel Abbès qui « ont maintenu la mobilisation malgré la répression qu’ils subissent depuis plus d’un mois ».
« Sachez que les Martyrs ont résisté plus de sept ans pour libérer l’Algérie. Ce qu’on a fait durant cette année n’est rien par rapport à leur sacrifice », affirme l’étudiant, insistant : « On va continuer notre combat même s’il faudra rester vingt ans dans la rue ».