Des manifestations populaires se sont déroulées ce vendredi, pour la 51e fois depuis le 19 février 2019, dans plusieurs villes du pays. Le 51e acte du mouvement populaire a été marqué par un regain de la mobilisation populaire.
L’approche du premier anniversaire- dans deux semaines-, le beau temps mais aussi l’absence de réponse du pouvoir à la mesure des attentes du mouvement, qui semblent galvaniser davantage les citoyens plus que jamais décidés à « ne pas faire marche arrière », pour reprendre un slogan des manifestants.
Comme ils l’ont montré ce vendredi 7 février, les Algériens sont sortis massivement à travers plusieurs villes du pays, y compris dans certaines villes où les manifestations étaient interdites depuis le 12 décembre dernier, comme à Tiaret et à Sidi Bel Abbes ou encore des villes un peu en retrait comme à Bechar.
À Alger, la mobilisation a été tout simplement grandiose. Toutes les principales avenues de la capitale étaient noires de monde, y compris la rue « Didouche Mourad » où un léger reflux a été constaté ces derniers temps.
De l’avis des observateurs, cette mobilisation donne peut-être un aperçu sur ce que seront les manifestations les prochains vendredis. « Alger n’a pas connu un hirak et une influence pareille depuis plusieurs vendredis. L’esprit de février plane sur le pays de Sidi Abderrahmane », a commenté le sociologue, Nacer Djabi.
Portraits des détenus du hirak à la main, dont ceux de Karim Tabbou ou encore de Fodil Boumala et dont ils réclament la libération, ceux des héros de la révolution, des drapeaux, des pancartes et des banderoles déployées, les manifestants, dans un esprit festif, ont de nouveau repris les slogans et autres chants qu’ils n’ont pas cessé de déclamer depuis plusieurs mois.
Comme « Goulna gaa el issaba trouh » (On a dit que toute la bande doit dégager) », « hna wled amirouche, marche arrière manwelouch, djaibin el houriya » (Descendants d’Amirouche, nous ne reculerons pas jusqu’à l’indépendance » et « Ya Ali Ammar (Ali la pointe, ndlr), l’Algérie en danger, nkemlou (on poursuivra) la bataille d’Alger ».
Comme vendredi dernier, des journalistes se sont rassemblés devant le cinéma « l’Algéria » pour réclamer la libération de Sofiane Merrakchi. Une seule fausse note, cependant : des manifestants auraient été brutalisés à la fin de la marche au niveau de la rue « Victor Hugo », d’où s’ébranle d’ordinaire la manifestation.
Des manifestations d’ampleur ont aussi eu lieu à Constantine, à Skikda, à Bordj Bou Arreridj, à Oran, Bejaia, Tizi-Ouzou, Mostaganem, mais aussi à Tlemcen, Sétif, Jijel et Annaba. C’est dire que l’anniversaire de l’insurrection citoyenne s’annonce grandiose.