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54e vendredi : le hirak à l’épreuve du coronavirus

54e vendredi : le hirak à l’épreuve du coronavirus

Une semaine après avoir célébré par de grandes manifestations le premier anniversaire de la naissance du mouvement populaire, les Algériens s’apprêtent à participer ce vendredi 28 février aux premières marches de l’an II du hirak.

L’objectif sera plus d’entretenir la flamme de la contestation que d’impressionner par une très forte mobilisation qui, on le sait maintenant d’expérience, ne survient qu’occasionnellement pour célébrer une date marquante de l’histoire nationale ou accompagner un événement important de l’actualité. Les grandes mobilisations constatées le 5 juillet, le 1er novembre, le 13 décembre au lendemain de l’élection présidentielle ou plus récemment le 21 février, ont servi à ancrer l’idée que les creux enregistrés régulièrement ne signifiaient nullement que ceux qui ne marchaient pas ne se reconnaissaient plus dans l’esprit et les revendications du mouvement populaire. Le retour en force de la mobilisation à chaque événement phare est la parfaite preuve du contraire.

Pendant sa première année, le hirak a dû en effet faire face à toutes sortes d’aléas qui pourraient expliquer les baisses successives de la mobilisation : mauvais temps, grosses chaleurs, ramadhan, blocage de la capitale, répression, arrestation de manifestants et d’activistes… Entretenir la flamme dans ces conditions en mobilisant au bas mot quelques dizaines de milliers de manifestants était en soi un exploit.

La résilience du mouvement sera de nouveau à l’épreuve à l’occasion de ce 54e vendredi avec un adversaire d’un genre nouveau et inattendu : le coronavirus chinois. Dans la semaine, un premier cas a été diagnostiqué en Algérie. Très vite, certaines voix, notamment des pages sur les réseaux sociaux qui n’ont jamais caché leur inimitié pour le mouvement populaire, ont tenté une petite manipulation avec l’objectif de dissuader les manifestants de sortir ce vendredi. Le sujet italien porteur du virus a été présenté comme étant un journaliste venu couvrir les manifestations du hirak, soutenant même qu’il était dans les rues d’Alger vendredi passé. Ce qu’a démenti formellement le directeur de la prévention au ministère de la Santé dès le lendemain : le ressortissant italien travaille dans le secteur pétrolier et, le 21 février, il était déjà sur une base de vie à Ouargla.

Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester en masse dès ce vendredi se sont multiplié et un premier slogan a déjà fait son apparition : « On ne nous fera pas peur avec le coronavirus ». La menace est perçue par les activistes comme un énième défi à relever après avoir fait face une année durant à des aléas autrement plus contraignants.

En tout cas, qu’il y ait une autre affluence record ou une mobilisation à minima, le coronavirus sera dans la thématique des marches de ce vendredi, sans faire toutefois oublier aux manifestants leurs slogans habituels et leurs principales revendications dont la libération des militants qui demeurent détenus, à l’image de Fodil Boumala qui connaîtra son verdict ce dimanche et Karim Tabbou dont le procès est prévu mercredi 4 mars.

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