Les étudiants ont marché dans plusieurs villes du pays ce mardi 10 mars pour la 55e fois depuis le début du mouvement populaire.
À Alger, la marche a, comme les précédentes, drainé une foule nombreuse d’étudiants, rejoints par des citoyens. À 10h, la place des Martyrs, lieu habituel du départ de la manifestation, était déjà envahie par les manifestants, arborant l’emblème national, les portraits des martyrs de la guerre de Libération et ceux des détenus du hirak.
Le plus présent c’est celui de Karim Tabbou contre lequel le procureur a requis le 4 mars une lourde peine de prison (4 ans fermes) et qui devrait connaitre son verdict demain demain mercredi 11 mars.
Les étudiants ont tenu à insister sur le pacifisme (silmia) de la marche. Avant même le départ de celle-ci, un des meneurs de la contestation estudiantine a pris la parole pour appeler ses camarades à éviter tout propos provocateur à l’égard des forces de l’ordre.
« Évitez les insultes et les propos blessants, notamment à l’égard de la police. Nous n’avons aucun problème avec les services de sécurité. Nous sommes là pour dégager le système. Restons dans nos revendications et gardons le même cap. Il ne faut pas tomber dans le piège de la division », a-t-il lancé à l’adresse des étudiants.
Il semble avoir été entendu puisque le mot d’ordre a été suivi. Les étudiants n’ont rien proféré à l’égard des forces de l’ordre, présente comme d’habitude en force mais qui sont restées en retrait. Les manifestants ont réitéré les revendications du hirak et apporté leur soutien aux détenus d’opinion. « Libérez Tabbou, Benlarbi, Drareni, Laâlami », ont-ils scandé aux côtés des habituels slogans : « Djazïr horra dimocratia », « pour une presse libre et une justice indépendante »….
Les étudiants se sont dispersés dans le calme peu après 13h au niveau de l’esplanade de la Grande poste au centre-ville.