Politique

56e vendredi : le hirak se poursuit malgré le coronavirus

Ce 56e vendredi se déclinait comme une nouvelle épreuve pour le mouvement populaire. La cause : la psychose provoquée par l’épidémie du coronavirus qui sévit à travers le monde.

Alors que le gouvernement, comme dans d’autres pays, a décrété ce qui s’apparente à un « état d’urgence » sanitaire en décidant l’annulation de nombreuses activités sportives et économiques ainsi que la fermeture des établissements scolaires et autres enceintes pouvant accueillir des rassemblements, les Algériens, que rien ne semble désormais les arrêter, ont manifesté de nouveau ce vendredi, par endroits massivement comme à Alger ou à Bouira, pour réclamer l’instauration d’une Algérie « libre et démocratique ».

Crise profonde de confiance, détermination à toute épreuve ou un peu d’inconscience face à une maladie que le monde entier prend au sérieux, les manifestants, loin de céder à la peur, ont administré une preuve supplémentaire qu’ils ne sont pas disposés à renoncer à leur principale revendication : le changement radical du système.

À Alger, en dépit de plusieurs arrestations peu avant le début de la marche, les Algérois sont sortis en masse à travers les principales rues pour réitérer leur détermination à faire aboutir leurs revendications. « Dites-leur de ramener le corona ou le choléra, nous arracherons la liberté, advienne que pourra », « Vous ne nous faites pas peur avec le corona, on a été élevés dans la misère », ont notamment scandé les manifestants comme pour suggérer que rien ne les fera reculer.

Il est vrai que certains par précaution portaient des masques à Alger alors que dans certaines villes, comme à Oran, la mobilisation semble avoir marqué le pas par peur sans doute de l’épidémie.

À ceux qui ont appelé à la « confrontation avec la police », les manifestants ont insisté sur le caractère pacifique du mouvement. Tout comme ils ont réitéré leur appel à la libération des détenus, leur détermination à « aller jusqu’à arracher la liberté ».

Ils ont également rendu un hommage appuyé au policier Toufik Hassani, l’ex-policier actuellement détenu à Chlef. « Toufik Hassani ne se laisse pas corrompre ».

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