Au nom du Parlement, Abdelkader Bensalah, président du Sénat et Said Bouhadja, président de l’APN ont invité, ce lundi 2 juillet, Abdelaziz Bouteflika, le président en exercice, à poursuivre son œuvre à la tête du pays. Les deux hommes ont profité de la clôture de la session parlementaire pour se positionner sur le cinquième mandat.
L’appel de Bensalah et les allusions de Bouhadja
En effet, ce qui devait être un discours bilan sur les activités de la Chambre haute du Parlement, il s’est transformé en une véritable motion de soutien à la candidature du président en 2019.
À la surprise des sénateurs, Bensalah a clairement invité Bouteflika à briguer un cinquième mandat. « Les sénateurs appellent le président Abdelaziz Bouteflika à poursuivre son œuvre. Un choix imposé par la conjoncture et face aux défis auxquels l’Algérie est confronté », a lancé Bensalah dans son discours.
Pour ce dernier, le cinquième mandat est plus « une obligation » qu’un « choix ». Pour justifier son appel, le président du Sénat est revenu longuement sur les réalisations du président dans les domaines politique, socio-économique ou sécuritaire.
Bensalah s’adresse à l’opposition qui, selon lui, n’analyse pas la réalité « d’une manière objective ». « J’invite ces partis à faire la comparaison entre la situation du pays avant et maintenant aussi bien dans le domaine sécuritaire que social. Quelle place avait l’Algérie dans la sphère international et quel est son rôle aujourd’hui », poursuit Bensalah.
Son appel a surpris quelques sénateurs interrogés par TSA. Ces derniers affirment qu’ils n’ont pas été consultés au préalable par le président du sénat.
De son côté, Said Bouhadja n’a pas tari d’éloges sur le président Bouteflika qui, selon lui, « suit de très près et avec une grande attention ce qui se passe dans le pays ». « Les choix du président ont atteint leurs objectifs, sauf que certains partis veulent sciemment semer le doute et le désespoir dans le pays », a affirmé Bouhadja, en ajoutant que « ce genre de discours reflète la faillite politique de ses auteurs ».
Bouhadja a prié Dieu « pour accorder au président la santé afin qu’il poursuive son œuvre à la tête du pays ».
Affaire de la cocaïne : sujet tabou au Parlement
Bouhadja et Bensalah ont évoqué dans leur discours la corruption sans pour autant faire aucune allusion à l’affaire de la cocaïne saisie au port d’Oran. Le premier a affiché sa « grande satisfaction face aux efforts fournis par l’État pour lutter contre la corruption et le crime organisé dans le cadre des lois ».
Le deuxième a souligné que « nul n’ignore la position claire du président en ce qui concerne la corruption ». « Cela nous impose, poursuit-il, d’être à ses côtés, précisément dans cette conjoncture, pour défendre ses démarches ».