Le président du Mouvement populaire algérien (MPA) Amara Benyounes n’a toujours pas fait part de son soutien pour le 5e mandat pour le président Bouteflika mais s’est fondu d’une déclaration qui le suggère fortement.
« Dans les moments difficiles, le président Bouteflika sait sur qui compter sur le terrain », a-t-il lancé lors d’un meeting populaire organisé ce samedi 1er décembre, à la salle Abderrahmane Kaki, à Mostaganem.
Et d’ajouter, en taclant ceux qui tiennent « le bâton par le milieu » : « Nous avons soutenu le président Bouteflika avant, pendant et après notre entrée au gouvernement. Et en 2013, quand il est tombé malade, on a été le seul parti à le soutenir pendant que certains qui appellent aujourd’hui à un cinquième mandant, tenaient le bâton par le milieu. Comme disent les Sétifiens ‘’Lekhbar iddjibouh Etouala’’. Le président Bouteflika sait sur qui compter dans les moments difficiles sur le terrain ».
Le meeting organisé ce samedi à Motaganem est-il justement une démonstration de force du président du MPA qui veut montrer sa capacité de mobilisation sur le terrain ? Pas exclu. Et le choix porté sur Mostaganem, une wilaya où son parti compte beaucoup d’élus (56 élus aux APC, un P/APC, 06 élus à l’APW, un vice-président d’APW, 02 présidents de commissions à l’APW et un député), pour organiser son meeting n’est certainement pas fortuit. La preuve ? La réussite du rassemblement tenu dans une salle pleine comme un œuf avec une présence féminine fort remarquable et des députés et sénateurs de différentes wilayas de l’ouest du pays (Mascara, Relizane, Tissemsilt, Relizaine, etc).
Il reste que le président du MPA n’a toujours pas affiché clairement sa position sur les prochaines présidentielles en se contentant de dire : « quand nous aurons plus d’informations on fera part de notre position ».
« Le Problème c’est l’opposition »
Ce qui ne l’a pas empêché de tomber à bras raccourcis sur les adversaires au 5e mandat qu’il accuse d’avoir de « la haine pour le président Bouteflika ».
« Comment peuvent-ils s’opposer au 5e mandat alors que le concerné n’a même pas annoncé sa décision de candidature ? Au fait, ils étaient contre le président, dès son premier mandat. Ce n’est pas le programme de Bouteflika qui leur pose problème mais ils lui vouent une grande haine depuis 1999 », assène-t-il. Non sans railler les anti-Bouteflika en s’interrogeant : « puisque le président est malade et son bilan est catastrophique, pourquoi avez-vous peur de lui ? ».
L’explication de Amara Benyounes est que la peur des opposants au 5e mandat est suscitée par la popularité du président Bouteflika. « Ce ne sont pas des idiots ils connaissent très bien la popularité du président Bouteflika et sa relation avec le peuple algérien », estime-t-il.
Ne s’arrêtant pas là, Amara Benyounes est allé jusqu’à dire que « le problème ne réside pas dans le pouvoir mais dans l’opposition. « On est à cinq mois des présidentielles et aucun opposant ne s’est porté candidat. Je les connais tous, ils n’arriveront jamais à s’unir autour d’une candidature consensuelle. Ils attendant tous la décision de Bouteflika », a-t-il soutenu. Et à Amara Benyounes d’enfoncer le clou : « nous avons des opposants et non pas une opposition structurée et dotée d’un programme ».
Répondant à ceux qui l’ont pris à partie suite à sa rencontre avec le président du MSP, Amara Benyounes a asséné : « Nous sommes un parti indépendant et libre. Nous n’avons de comptes à rendre à personne sauf aux militants du MPA. On est prêt à rencontrer tous les partis agrées. Il faut aller vers un consensus national pour pouvoir sortir le pays de la crise ».
Sur la visite en Algérie du prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane, le président du MPA a dit que son parti était solidaire avec la position de l’État algérien tout en appelant l’Arabie saoudite à privilégier la solution politique dans la crise yéménite.
À signaler que le président du MPA s’est rendu hier vendredi dans la commune de Sidi Ali où il a été reçu chaleureusement. Il a déposé une gerbe de fleur au cimetière des chouhadas, à la mémoire des quatre jeunes scouts victimes d’un attentat terroriste le 1er novembre 1994. Après quoi, il s’est dirigé vers la commune de Ramdane Benabdelmalek pour rendre hommage au premier martyre de la révolution algérienne.