Société

Non, la salle El Mouggar à Alger n’a pas été démolie

Les images d’un engin de travaux publics en train de raser le mur de façade de la mythique salle de cinéma El Mouggar dans le centre d’Alger ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux algériens.

Plusieurs internautes ont crié au scandale et ont dénoncé la démolition d’un symbole du cinéma en Algérie. « J’ai les larmes aux yeux », a écrit un internaute sur Facebook. 

Une autre a posé juste une question : « Mais pourquoi ? ». « Ce n’est pas possible, quel gâchis ! », a déploré une autre. Certains ont rapidement accusé des promoteurs immobiliers d’être derrière cette démolition pour construire un nouvel immeuble et vendre les appartements au prix d’or.

Face à cette polémique, le ministère du Tourisme et de l’artisanat a réagi ce jeudi dans un communiqué. Il a indiqué que le ministre Mokhtar Didouche s’est rendu sur les lieux où se déroulent les travaux de réhabilitation de l’hôtel Safir (ex-Aletti).

 

La salle El Mouggar n’a pas été démolie

Il a constaté que les travaux sont « entrés dans leur phase finale après la fin de l’opération de consolidation et de renforcement du bâtiment », selon le communiqué. Le ministre a aussi supervisé les travaux de réhabilitation et de renforcement de la structure interne de la salle El Mouggar qui « n’a subi aucune modification » ou « démolition ».

Cette salle mythique qui date de 1931 a bénéficié de « l’opération de renforcement de ses différentes parties ». La salle a bénéficié d’une « nouvelle entrée principale et d’un parking souterrain de trois étages », selon la même source.

Bachir Derrais : El Mouggar représente «l’âge d’or de la culture en Algérie » 

L’Office national de la culture et de l’information (ONCI) a démenti la démolition de cette salle mythique. Il a indiqué qu’El Mouggar, qui fait l’objet de travaux de réhabilitation, «reprendra ses activités artistiques et culturelles dès la fin des travaux».

« Cette salle représente l’âge d’or de la culture en Algérie qui s’est arrêtée en 1989 avec l’avènement de l’islamisme, avec l’interdiction du concert de Linda De Suza en décembre 1989. En 1991, lors des élections communales, les islamistes ont pris toutes les mairies d’Algérie et ont fermé toutes les salles de cinéma », rappelle le réalisateur Bachir Derrais dans une déclaration à TSA.

 « De grands artistes se sont produits dans cette salle qui a accueilli des pièces de théâtre, des avant-premières de films, des concerts de musique », ajoute-t-il.

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