Pour la troisième fois depuis le début de l’année, Jean-Yves Le Drian est en visite en Algérie. Arrivé ce jeudi, le ministre français des Affaires étrangères a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. A la fin de cette audience, Le Drian a résumé le contenu de ses discussions avec le président algérien. D’abord, la révision constitutionnelle qui sera soumise au référendum populaire du 1er novembre.
« L’Algérie est à la veille d’une étape importante qui va amener le peuple algérien à se prononcer le 1er novembre sur son projet de révision de sa constitution. Le président Tebboune a affiché ses ambitions de réformes des institutions pour renforcer la gouvernance, l’équilibre des pouvoirs et les libertés », a-t-il dit.
Pour le chef de la diplomatie française, « il appartient aux Algériens et à eux seuls de traduire les aspirations qui se sont exprimées avec civisme et dignité en une vision politique avec des institutions aptes à la concrétiser », allusion au hirak populaire qui a chassé du pouvoir le président Abdelaziz Bouteflika, après vingt ans de règne.
« La France souhaite succès et prospérité à ce pays ami dans le plein respect de sa souveraineté », a ajouté Le Drian au sujet de la révision constitutionnelle.
Le deuxième sujet évoqué par le ministre français est relatif à la mémoire, en jugeant « indispensable » un regard « lucide et apaisé » sur le passé entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale.
« Je suis heureux de constater que notre relation bilatérale connait un nouvel élan. Le président Macron a engagé dès 2017 une démarche de lucidité sur l’histoire de la colonisation et la guerre d’Algérie. Il a démontré par des actes forts comme la remise à l’Algérie de restes mortuaires de combattants algériens conservés au musée de l’Homme », a-t-il rappelé, en soulignant que le président Emmanuel Macron a aussi demandé à l’historien Benjamin Stora de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie dans un « esprit de vérité et de réconciliation pour que nos deux pays regardent ensemble vers l’avenir, un regard lucide et apaisé sur leur passé est indispensable. »
Avec Tebboune, Le Drian a parlé aussi des questions régionales notamment la Libye et le Mali, deux pays en proie à des violences armées.