« Nous allons encore injecter (de l’argent). Nous devons injecter alors que les sommes que nous avons injectées n’ont pas été utilisées. Pourquoi injecter d’autres sommes ? ». Celui qui s’exprime ainsi est Salah Dahmoune, ministre de l’Intérieur du gouvernement Bedoui. C’était cette semaine lors d’une visite à Illizi.
Dans la salle où se tient la rencontre, des personnes protestent et mettent en cause le wali, présent à côté du ministre. « Doucement. C’est notre responsabilité de gérer ces choses. Le wali, ça relève de la responsabilité du chef de l’État », répond le ministre d’un ton ferme.
La salle proteste plus fort. « Doucement, doucement », reprend le ministre à plusieurs reprises, sans parvenir à calmer la colère de la salle. « Je vous ai écouté, j’ai tout enregistré. Laissez-nous maintenant travailler et prendre nos décisions », ajoute le ministre qui insiste : « J’ai pris note de vos préoccupations ». Il évoque les « projets de développement » dans la région.
Un discours qui ne convainc pas. La protestation se poursuit. Le ministre promet de transmettre les doléances de la population au Premier ministre. Les présents protestent. Un intervenant accuse le ministre : « Vous êtes en train de nous menacer ». D’autres exigent le départ du wali Aissa Boulahya.
Le ministre répète plusieurs fois avoir enregistré les doléances et promet de traiter tous les problèmes et de lancer des projets de développement. La salle se lève et scande : « Boulahya, dégage », « Boulahya fi El Harrach »…Le ministre et le wali quittent la salle.