La presse nationale ouvre ses unes ce dimanche sur le limogeage de Sellal à la veille du dernier jour de dépôt des dossiers de candidatures à la candidature à la présidentielle du 18 avril prochain, et met le président Bouteflika « face à ses responsabilités » après les marches populaires contre le 5e mandat.
« Bouteflika face à ses responsabilités », ouvre en une El Watan, qui s’interroge : « Abdelaziz Bouteflika a-t-il entendu l’appel des millions de manifestants, qui rejettent le projet de 5e mandat ? ».
El Watan, qui consacre six pages au 5e mandat, revient sur le limogeage du directeur de campagne du président Bouteflika : « Sellal limogé, et après ? », écrit-il, avant de s’interroger : « La candidature de l’actuel chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat sera-t-elle maintenue malgré la contestation populaire qui s’est exprimée avant-hier un deuxième vendredi de suite à travers tout le territoire national ? ».
El Khabar ouvre quant à lui sa une sur le limogeage du directeur de campagne de Bouteflika. « Le limogeage de Sellal confirme la candidature de Bouteflika à un 5e mandat », écrit le journal arabophone, qui souligne : « Le pouvoir tourne le dos au mouvement populaire ».
Le Soir d’Algérie, qui ouvre également sur la désignation du ministre des Transports et des Travaux publics Abdelghani Zaalane comme nouveau directeur de la campagne électorale du président Bouteflika, revient sur les manifestations populaires de vendredi 1 mars contre le 5e mandat et titre en une : « La leçon algérienne ».
Liberté, qui ouvre sur la non-candidature de Louisa Hanoune au prochain scrutin, réserve également sa une au limogeage de Sellal. « Le clan se déchire », titre Liberté, qui ajoute en une : « Sellal débarqué de la direction de campagne de Bouteflika ». « 5e mandat : oseront-ils la provocation ? », ajoute encore le même quotidien toujours en une.
Dans son éditorial, Liberté relève que « l’édifice (…) bâti pour accompagner le président Bouteflika est arrivé à ses limites. Plus que des lézardes, outre l’erreur de casting de la direction de campagne, toute la charpente qui a tenu pendant deux décennies, chancelle et menace de s’effondrer ».
De son côté, L’Expression ouvre sur le limogeage de Sellal, et s’interroge en une : « Que décidera Bouteflika ? »
Le Quotidien d’Oran, réserve son éditorial aux marches populaires de vendredi 1er mars. Le journal souligne : « Les marches et autres manifestations de protestation contre le 5e mandat sont également à décrypter comme étant des remparts humains infranchissables pour ceux qui seraient tentés de détourner la volonté populaire d’un changement politique radical, en douceur. Et qui serait le signe évident de la maturité politique des Algériens ».
El Moudjahid s’intéresse de son côté sur le dépôt des dossiers des quelque 189 candidats à la candidature au scrutin du 18 avril. Il suggère clairement que le président sera candidat.
« Ceux qui ont conditionné leur participation au retrait de la candidature du Président de la République, sans le moindre scrupule, pour le respect des règles de la compétition politique en démocratie, seront non seulement déçus, mais doivent savoir, une fois pour toutes, qu’aucune tutelle sur le peuple n’est tolérable et que l’élection n’est pas une option, mais un élément essentiel sans lequel aucune société ne peut prétendre être démocratique, même si beaucoup de travail reste à faire en amont et en aval, pour que la consultation soit davantage crédible et transparente », écrit le journal gouvernemental dans son éditorial.