Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l’unanimité une résolution créant un régime général de sanctions pour le Mali où les entraves au processus de paix et de réconciliation se multiplient.
“Il s’agit d’une demande explicite du gouvernement malien” et “de donner un nouvel élan à l’accord de paix” de 2015 qui est “sérieusement menacé”, a déclaré l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.
Le texte prévoit la possibilité d’interdictions de voyages et de gels d’avoirs. L’adoption de la résolution va être suivie de la création à l’ONU d’un comité de sanctions pour identifier les individus ou entités contrevenant à ses dispositions et d’un panel d’experts devant s’assurer du respect des sanctions.
La désignation d’individus ou d’entités sera liée à des violations du cessez-le-feu, à des obstructions à la mise en œuvre de l’accord de paix, à des attaques contre les forces armées maliennes ou les Casques bleus, à des violations des Droits de l’Homme ou des obstacles à l’acheminement d’aide humanitaire.
Alors que des pays comme la Russie ou l’Ethiopie avaient fait part de réserves sur l’opportunité d’un tel texte, la France, rédactrice du texte, s’est employé à les rassurer en soulignant qu’à ce stade il n’est question que de créer un régime général de sanctions et que l’identification de contrevenants n’interviendra qu’ultérieurement.
La résolution se borne à cet égard à rappeler les nombreuses violations du cessez-le-feu ayant accompagné la mise en place de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement et des groupes armés réunis au sein d’une plateforme.
Elle dénonce aussi les violences qui ont touché le pays ces derniers mois et l’importance que conservent des mouvements armés jihadistes comme Al-Qaïda au Magrheb islamique (Aqmi), Al-Mourabitoun, Ansar Eddine, ou le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), déjà visés par des sanctions.
Pour la France qui souligne qu’un régime de sanctions a été demandé par le Mali lui-même dans une lettre en août, l’objectif de sa création est d’abord “dissuasif” et vise à éviter un déraillement complet du processus de reconstruction du Mali.
“L’impunité encourage une culture de corruption dans laquelle les trafics et les intérêts criminels peuvent prospérer et contribuer à l’instabilité et à l’insécurité”, souligne ainsi la résolution.