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À l’ONU, Amar Bendjama prononce un nouveau discours fort sur Gaza

À l’ONU, Amar Bendjama prononce un nouveau discours fort sur Gaza

Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a prononcé ce vendredi 26 juillet un nouveau discours sur Gaza.

Il a affirmé que la « seule voie » pour mettre fin à la tragédie à Gaza était de « garantir le droit inaliénable » du peuple palestinien à créer son propre État indépendant avec El-Qods comme capitale.

« La seule voie pour mettre fin à cette horrible tragédie est claire comme de l’eau de roche, comme l’a proclamé avec audace le président de la République Abdelmadjid Tebboune : Nous devons garantir le droit inaliénable du peuple palestinien à son propre État indépendant, avec El-Qods Asharif comme capitale légitime », a déclaré M. Bendjama lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur « la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne » convoquée par l’Algérie, la Chine et la Russie.

Il a notamment souligné qu’il s’agissait d’ « un impératif moral et d’une dette historique, que l’humanité doit s’en acquitter de toute urgence ».

Ainsi, M. Bendjamaa indiqué que la séance a été convoquée dans le but de « mettre en lumière la nécessité impérieuse d’unir nos efforts et de coordonner notre réponse face à la crise humanitaire qui sévit à Gaza ».

« Notre réunion d’aujourd’hui est un signe d’espoir. Un espoir que nous pouvons mettre de côté nos divergences et nous unir dans notre humanité commune. Mais l’espoir seul ne suffit pas et le peuple de Gaza a besoin de plus que de notre sympathie », a-t-il néanmoins souligné.

Dressant un tableau noir de la situation qui prévaut à Gaza, avec des enfants qui pleurent de faim et des hôpitaux inondés, M. Bendjama a appelé à « agir » face à une catastrophe qui « défie l’essence même de notre humanité ».

« Aujourd’hui, 96 % des enfants et des femmes palestiniens sont confrontés à l’insécurité alimentaire à Gaza. Les images d’enfants palestiniens faisant la queue pour avoir quelque chose à manger ou bien mangeant des feuilles d’arbres devraient remettre en question notre humanité et nous inciter à agir », a-t-il insisté, relevant que « l’histoire nous jugera ».

Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a, en outre, dénoncé « les obstacles en matière d’accès et de distribution de l’aide alimentaire qui sont les faits de politiques » israéliennes délibérées.

Pour étayer ses propos, il a fait savoir que selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), lors des deux premières semaines de juillet, seuls 86 camions ont pu entrer à Gaza au quotidien, bien moins que les 500 camions qui entraient dans l’enclave palestinienne auparavant.

« Du fait d’un manque d’ordre et de sécurité les acteurs humanitaires peinent grandement à acheminer l’aide à Gaza aux populations civiles », a-t-il également dénoncé, tout en soulignant que la responsabilité incombe entièrement à la puissance occupante (…) qui s’attaque même à des casques bleus ou à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

« Viser l’UNRWA ou encore passer les menottes aux poignets d’employés de l’UNRWA, la seule agence humanitaire encore à même d’acheminer l’aide, voilà une autre facette de la politique menée par » Israël, a-t-il ajouté.

Citant également un rapport alarmant publié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 16 juillet, selon lequel le poliovirus a été retrouvé dans les eaux usées de Ghaza, M. Bendjama a prévenu qu’il s’agit d’une autre menace silencieuse qui pourrait bien se matérialiser.

« Le système sanitaire a été détruit et dans les décombres des hôpitaux et des cliniques, une nouvelle épidémie se profile à l’horizon. Il ne s’agit pas seulement d’une crise, c’est une catastrophe digne de ce nom », a-t-il déclaré.

Afin de remédier à la situation humanitaire sordide qui prévaut à Gaza, M. Bendjama a expliqué que l’Algérie appelle à prendre plusieurs mesures. Il s’agit notamment d’« ouvrir tous les points de passages aux frontières y compris celui de Rafah qui devrait être géré exclusivement par l’Égypte et l’autorité palestinienne (ainsi que) mettre en œuvre la résolution 2720 en dépêchant des observateurs à Rafah afin de garantir l’accès sans entrave de l’aide humanitaire ».

Il s’agit également de « permettre à l’UNRWA et aux autres acteurs humanitaires de distribuer l’aide dans l’ensemble de la bande de Gaza, lancer une campagne de vaccination de grande ampleur de l’OMS en vue de prévenir la propagation de la polio auprès des enfants et garantir un cessez-le-feu pour mener une action humanitaire digne de ce nom ».

Réagissant à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), M. Bendjama a souligné qu’il s’agissait d’« une lueur d’espoir et une étape vers une solution durable à la crise qui sévit au Moyen-Orient ».

« Ceux qui croient en l’ordre international devraient s’atteler à mettre en œuvre cet avis (qui) n’est pas simplement un document juridique, mais bien une boussole morale que nous devons suivre afin de faire advenir un monde où le droit international protégerait les plus vulnérables et demanderait aux plus puissants de rendre compte de leurs actes », a-t-il signalé.

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