Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, s’est attaqué avec véhémence à l’Algérie dans un discours prononcé samedi 28 septembre devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. La réplique de l’Algérie est venue ce lundi par la voix du ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf.
Le colonel Maiga avait fait usage d’un langage peu diplomatique qui ne sied ni à la circonstance ni à la profondeur des relations entre les deux voisins.
Il avait notamment accusé l’Algérie d’assurer « le gîte et le couvert » aux terroristes et a dénoncé des propos tenus sur la situation au Mali par le chef de la diplomatie algérienne et le représentant de l’Algérie à l’ONU Amar Bendjama. Le premier ministre Malien a qualifié les deux responsables algériens d’ « énergumènes » et exigé des « excuses ».
Dans son intervention ce lundi à la même tribune, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a dénoncé vivement la « bassesse » du langage utilisé par le responsable malien, sans le nommer.
« Le représentant d’un état voisin a tenu, dans cet espace, des propos très bas sur mon pays, dans un langage inadapté à cette auguste assemblée », a indiqué d’emblée le ministre algérien, ajoutant qu’ « il n’est pas approprié de le suivre dans son impulsion verbale futile et vile ».
Attaf dénonce les vils propos d’un responsable malien sur l’Algérie
« A ce langage bas et impoli », l’Algérie ne répondra que par « un langage élégant » qui « traduit sa fidélité et sa loyauté à ce qui la lie aux Etats et peuples de la région. Des liens ancrés et qui ne s’affectent pas et ne s’ébranlent pas par les facteurs conjoncturels passagers, dans leur médisance et la médiocrité de ceux qui sont la cause de leur malheur », a assuré le chef de la diplomatie algérienne.
Malgré cette attaque inédite, Ahmed Attaf a réitéré la disponibilité de l’Algérie à contribuer à l’édification du Sahel.
« Mon pays a une volonté forte et une main tendue à chaque fois que les circonstances exigent de traiter avec nos frères pour l’édification d’un Sahel qui jouit de la sécurité et de la stabilité », a-t-il dit.
Avant cette réponse d’Ahmed Attaf, le diplomate et ancien ministre algérien Abdelaziz Rahabi avait estimé sur X que l’Algérie « en est en droit d’attendre des excuses du Mali voisin et ami ».