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À l’Onu, Trump attaque tour à tour l’Iran, la Russie, la Chine et le Venezuela

Donald Trump a dénoncé mercredi au Conseil de sécurité l’agressivité croissante selon lui de l’Iran, que les Etats-Unis vont à nouveau sanctionner, s’en prenant aussi à la Russie sur la Corée du Nord et à la Chine sur les prochaines élections parlementaires américaines.

« Dans les années qui ont suivi la signature de l’accord » de 2015 sur le nucléaire iranien, « l’agression de l’Iran n’a fait qu’augmenter », a lancé le président américain, qui s’est retiré de ce texte. Il a promis que les sanctions américaines seraient « pleinement » en vigueur début novembre et seront suivies par de nouvelles mesures punitives « plus dures que jamais, pour contrer l’ensemble du comportement malveillant de l’Iran ».

Donald Trump, qui officiait pour la première fois comme président de la plus haute instance de l’ONU, a manié comme le protocole l’exige le marteau pour ouvrir la séance, lisant un texte sans improviser. Plus insolite, il a à nouveau utilisé le marteau pour donner la parole au président français Emmanuel Macron alors qu’il ne devait en principe s’en servir que pour clôturer la réunion des quinze membres du conseil, consacrée à la non-prolifération des armes de destruction massive.

Emmanuel Macron, qui prône le dialogue avec Téhéran, a souligné que la crise iranienne ne pouvait se réduire à une “politique de sanctions”. “Nous devons bâtir ensemble une stratégie de long terme pour la gestion de cette crise”, a-t-il dit. Mardi, parmi les premiers à fouler la tribune de l’ONU pour l’Assemblée générale annuelle à New York, Donald Trump et Hassan Rohani s’étaient violemment affrontés.

« Dictature corrompue »

Le président américain avait appelé « toutes les nations » à « isoler » la « dictature corrompue » de Téhéran. Objectif : rallier la communauté internationale pour contraindre la République islamique à négocier avec lui un vaste traité qui non seulement l’empêcherait de fabriquer la bombe atomique, mais qui interdirait aussi à Téhéran toute prolifération de missiles balistiques et mettrait fin à son comportement “déstabilisateur” au Moyen-Orient.

En retour, le président iranien l’avait accusé de chercher à le « renverser », par le biais des sanctions draconiennes comparées à un acte de « terrorisme économique », au moment même où il prétend l’inviter au dialogue.

Corée du Nord et Syrie

Sur la Corée du Nord, un an après avoir réussi à mobiliser la communauté internationale pour imposer des sanctions sans précédent contre les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, les Etats-Unis font face au revers de la médaille de leur rapprochement diplomatique avec Kim Jong Un en vue d’une éventuelle dénucléarisation.

Au Conseil de sécurité, et notamment à la Chine et à la Russie, Donald Trump a demandé un respect strict des sanctions de l’ONU contre Pyongyang jusqu’à sa dénucléarisation. « Pour faire en sorte que ces progrès se poursuivent, nous devons mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’à ce que la dénucléarisation intervienne », a-t-il ajouté, déplorant que « certains pays violent déjà ces sanctions de l’ONU ».

Sur la Syrie, le président américain s’en est pris directement à la Russie, alliée de Damas et principal obstacle à l’adoption de nombreuses résolutions de l’ONU sur ce conflit vieux de sept ans. La “boucherie” dans ce pays est rendue possible par l’Iran et la Russie, a-t-il dénoncé.

Par ailleurs, Donald Trump a accusé violemment Pékin de vouloir empêcher son camp de gagner les prochaines élections parlementaires américaines. « La Chine essaye d’interférer dans les élections de novembre 2018 contre mon administration », a-t-il déclaré.

« Ils ne veulent pas que je gagne, ou que nous gagnons, parce que je suis le premier président à défier la Chine sur les échanges » commerciaux, a-t-il ajouté.

Accusations du Venezuela

En parallèle, Caracas a accusé le président des Etats-Unis de pousser à une « insurrection militaire » au Venezuela, après les propos de Donald Trump, selon lequel son homologue vénézuélien Nicolas Maduro pourrait être « renversé très rapidement » si « les militaires décidaient de le faire ».

« Franchement », le régime de Nicolas Maduro « pourrait être renversé très rapidement par l’armée si les militaires décidaient de le faire », avait déclaré mardi le président Trump à des journalistes au siège des Nations unies. Malgré ces affirmations, Donald Trump s’est dit également prêt à rencontrer Nicolas Maduro en marge de la réunion à l’Onu.

« Le Venezuela rejette fermement les déclarations belliqueuses (…) du président des Etats-Unis (…), qui poussent à une insurrection militaire dans le pays », a dénoncé le ministère des Affaires étrangères vénézuélien dans un communiqué. Pour le gouvernement vénézuélien, ces propos sont la preuve « de la politique de changement de régime promue » par Washington avec la participation « d’autres pays latinoaméricains ».

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