Le déplacement du président Emmanuel Macron, mardi 19 mars dernier à Marseille, avait pour but la lutte contre les trafics de drogue dans cette ville du Sud de la France. Mais, surprise pour le président français, des habitants l’ont interpellé sur la situation humanitaire à Gaza.
L’échange le plus émouvant a été celui avec une habitante d’origine algérienne âgée d’une soixantaine d’années.
D’une voix posée, elle a tenu à rappeler son parcours : « Toute sa vie, mon père a travaillé. Il a exercé tous types de métiers (…). Il y a une chose qui me porte à cœur. Monsieur le Président, il faut faire quelque chose pour les Palestiniens. Au nom de Dieu. Ne laissez pas ces enfants mourir. »
Sa voix se brise : « Il y a des enfants ». Emmanuel Macron et son entourage restent un instant frappés de stupeur face à ce témoignage poignant.
En pleurs, elle ajoute : « Cela fait sept mois que je ne fais que pleurer, je ne dors plus. Ils n’ont plus de parents, d’enfants… C’est un carnage… ».
Puis, à l’attention du président français, elle dit : « Vous avez la possibilité de dire non. Il faut le dire, ils bombardent [l’armée israélienne]. Et ils rebombardent. Cela suffit. Il faut arrêter. J’ai 9 petits enfants. Quand je vois cela, je me dis, c’est impossible. » Elle répète : « C’est impossible. Il faut être humain. »
« On essaye de faire le maximum », tente de répondre Emmanuel Macron. « On n’est pas sur place, on n’a pas la maîtrise, mais on a appelé à un cessez-le-feu. On fait des opérations humanitaires pour soigner le maximum de gens », rappelle-t-il.
Auparavant, c’est Ahmed Saïd, un habitant qui avait interpellé le président français sur la situation à Gaza. Ces échanges ont été relatés par l’ensemble de la presse française et jusqu’au Liban par le quotidien L’Orient-Le Jour.
La guerre à Gaza ressurgit lors de la visite de Macron à Marseille
Visiblement, pour le président Macron, cela a été la surprise et la sidération d’entendre les propos dignes et résolus des habitants de la Castellane concernant le sort des Palestiniens à Gaza.
Ces échanges témoignent de l’impact de la guerre à Gaza sur l’opinion des habitants des banlieues et notamment de ceux d’origine maghrébine en France, et aussi de la sensibilité du dossier pour le président Macron.
Cette difficulté de traiter la question palestinienne par le président français, Emmanuel Macron, s’est manifestée à plusieurs reprises.
Après le 7 octobre, le président Macron avait déclaré lors d’une visite à Tel Aviv vouloir mettre sur pied une coalition internationale contre le Hamas à l’image de celle contre Daech. Face au tollé international suscité par cette proposition, il était alors revenu sur ses positions.
En parallèle, il avait interdit sur le sol français les manifestations de solidarité en faveur des Palestiniens avant de faire marche arrière.
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