Stades, infrastructures… Avant chaque Mondial, le pays hôte se lance dans une course contre la montre pour que tout soit prêt à temps. Mais pas le Qatar. Pour 2022, le petit émirat est même en avance et ce, en dépit de son isolement diplomatique.
“On ne veut pas être en train de terminer la peinture quand les supporters arriveront dans notre pays”, déclarait il y a un an le ministre des Finances Ali Sharif Al-Emadi.
Etant donné que le pays du Golfe dépense quelque 500 millions de dollars (430 millions d’euros) par semaine sur les infrastructures du Mondial, cela paraît peu probable.
A quatre ans et demi du début de la compétition, sur les huit stades qui doivent être construits ou rénovés, l’un d’entre eux – le Khalifa International Stadium à Doha – est déjà opérationnel. Il accueillera d’ailleurs les Championnats du monde d’athlétisme dès octobre 2019.
Deux autres enceintes, les stades Al-Wakrah et Al-Bayt, devraient être terminés avant la fin l’année et inaugurés officiellement en 2019, tandis que les travaux du Lusail Stadium (80.000 places), où auront lieu le match d’ouverture et la finale, avancent bien.
Même les chantiers à travers la ville de Doha sont en bonne voie. Le premier métro, d’un coût de 36 milliards de dollars, devrait ouvrir en 2019 et de nouvelles routes, des hôtels, des musées, de nouveaux quartiers et même de nouvelles villes – dont le projet pharaonique de Lusail estimé à 45 milliards de dollars – ont déjà fait leur apparition.
Et pourtant, il y a 13 mois, quand l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et leurs alliés ont coupé toutes leurs relations diplomatiques avec le Qatar, cela a suscité des interrogations dans le monde du football sur les capacités du pays à respecter les délais. Mais la puissance pétrolière a démontré qu’elle avait de la ressource.
Fan zones et bateaux de croisière
L’embargo, mis en place depuis le 5 juin 2017, a interrompu l’approvisionnement de matériaux depuis l’Arabie saoudite et les Emirats, mais le Qatar a rapidement trouvé une solution en important des matériaux de Malaisie et de Chine.
Et lorsqu’il avait été suggéré que le Royaume ne disposerait pas des 60.000 chambres d’hôtels requises par la Fifa, le Qatar a assuré pouvoir accueillir les quelque 1,5 million de fans attendus dans des hôtels, des Airbnb, des tentes et même des bateaux de croisière.
Pour les équipes, on ignore encore si elles pourront toutes être logées dans le pays. Mais pour dépanner, l’Iran a proposé d’accueillir certaines délégations sur l’île de Kish, située en face du royaume dans le golfe Persique. Tout dépendra du nombre de sélections qui participeront au Mondial, 32 ou 48, ce que la Fifa n’a pas encore décidé.
Des fan zones officielles seront mises en place ainsi que des périmètres où les supporteurs pourront boire de l’alcool puisque le Qatar, un pays musulman conservateur, autorise la consommation d’alcool sous certaines conditions.
Pour assurer la sécurité du tournoi et combattre les hooligans, le pays fera appel à des forces de l’ordre de pays étrangers, d’après les organisateurs qui ambitionnent “la Coupe du monde la plus sûre” de l’histoire. Enfin, des avions de combat britanniques achetés l’an dernier par le Qatar pour 8 milliards de dollars patrouilleront dans les airs pendant la compétition.