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À qui appartiennent les droits de l’hymne national Qassaman ?

À qui appartiennent les droits de l’hymne national Qassaman ?

Depuis quelques jours, la polémique enfle sur les réseaux sociaux. L’Algérie payerait des droits à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM), une entreprise française, qui serait propriétaire de l’hymne algérien, affirment des internautes.

Faux, répond l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA) qui annonce être le gérant exclusif pour le compte de l’État Algérien de l’hymne national Qassaman.

« En 2017, nous avons invité les héritiers de Mohamed Fawzi, le compositeur égyptien de Qassaman, pour donner son nom à l’Institut national supérieur de musique (INSM) d’Alger. Nous avons organisé à l’Opéra d’Alger, une soirée hommage durant laquelle Mohamed Fawzi a été décoré de l’Ordre du Mérite national. À cette occasion, les héritiers Fawzi ont transféré officiellement leurs droits moraux et patrimoniaux à l’État algérien. Les héritiers Moufdi Zakaria, auteur de Qassaman, ont fait de même. Slimane Cheikh et ses deux sœurs (enfants de Moufdi Zakaria) nous ont signé un document en ce sens annonçant une cession totale des droits à l’État algérien. Depuis novembre 2017, légalement et internationalement, les droits de l’hymne national Qassaman reviennent à l’Algérie. Nous avons informé la SACEM qui nous a félicités », a précisé Sami Bencheikh El Hocine, directeur général de l’ONDA, dans une déclaration à TSA.

Dans un communiqué, rendu public à Alger, l’ONDA indique que les droits patrimoniaux de cette œuvre ont été gérés par la SACEM, exerçant à l’époque en Algérie, en raison de l’absence dans les années 1960 d’un organisme national similaire, l’ONDA étant né en 1973.

L’Algérie ne paye rien à la SACEM

« En 1962, Mohamed Fawzi a déclaré en Égypte l’œuvre de Qassaman. À l’époque, l’Égypte était un territoire SACEM (comme pour toute l’Afrique du Nord). Chez nous, Moufdi Zakaria a fait sa déclaration à la même SACEM parce que l’ONDA n’existait pas encore en 1962. L’hymne en tant qu’œuvre musicale avec parole a été protégé au niveau de la SACEM. Certains ont prétendu que l’Algérie paye un chèque à la SACEM chaque année. C’est faux. L’Algérie n’a jamais donné un centime. Connaissant la valeur symbolique de Qassaman, la SACEM n’a jamais réclamé le payement de droits. Il faut noter que le seul pays où cette œuvre musicale est jouée, c’est l’Algérie. L’hymne est joué ou diffusé dans d’autres pays qu’à l’occasion de manifestations sportives ou protocolaires. Donc, l’œuvre n’est pas exploitée à l’étranger. Les droits restent en Algérie. Aujourd’hui, c’est l’ONDA qui gère les droits de Qassaman, pas la SACEM surtout que les héritiers du compositeur et de l’auteur ont fait un acte de donation à l’État algérien », a encore précisé Sami Bencheikh El Hocine.

Il a annoncé que tous les revenus liés aux droits de diffusion de l’hymne nationale par la Radio et la télévision nationales (diffusion quotidienne) seront versés dans un compte spécial qui va être utilisé pour la promotion de Qassaman.

« Nous allons en ce sens faire des éditions et des recueils que nous allons distribuer dans les écoles. Nous avons créé une sorte de fondation Qassaman qui va perpétuer l’hymne. Nous voulons que chaque enfant ait un CD avec une version originale de Qassaman », a-t-il indiqué.

L’ONDA rappelle que le Front de libération nationale (FLN) a commandé, au plus fort de la Guerre de libération nationale, la composition musicale de l’hymne national à Mohamed Fawzi (en 1956). Le texte de Qassaman a été écrit par Moufdi Zakaria à partir de 1955.

 

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