Société

À quoi rêvent les meilleurs lauréats au bac 2024 en Algérie ?

Entre des études en médecine, informatique ou intelligence artificielle, au pays ou à l’étranger, les meilleurs bacheliers algériens, cuvée 2024, semblent avoir fait leur choix quant aux spécialités pour lesquelles ils vont opter dans leurs études supérieures.

Rares sont ceux qui n’ont pas encore tranché la question, attendant sans doute les traditionnelles concertations avec leurs parents.

Passée l’euphorie de la réussite au prestigieux examen, ces brillants lauréats privilégient, comme il fallait s’y attendre, les spécialités d’excellence, en vogue à travers le monde, notamment l’intelligence artificielle, de plus en plus prisée et qui va assurément façonner le monde de demain.

À tout seigneur, tout honneur. Meilleur bachelier algérien depuis l’indépendance, Mokrane Mohamed Amine du lycée Abdelkader Belkbir de Hadjout, dans la wilaya de Tipaza, n’a pas caché son rêve de bénéficier d’une bourse d’Etat à l’étranger pour poursuivre ses études dans les grandes universités occidentales où la « technologie est avancée », a-t-il expliqué dans ses déclarations aux médias.

Le meilleur bachelier rêve de poursuivre ses études à l’étranger

Cette pépite, au look d’intellectuel, passionné de musique, que des esprits rétrogrades, confits au conservatisme de mauvais aloi, ont raillé pour son accoutrement et sa méconnaissance du Coran, a assuré vouloir faire des études en informatique ou en intelligence artificielle.

« Je souhaiterais poursuivre mes études à l’étranger, notamment dans les pays occidentaux où la technologie est avancée ; ensuite je reviendrais pour servir mon pays. », a-t-il affirmé.

Serait-il tenté d’y rester une fois ses études terminées, comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs ? « Ce sont des convictions personnelles, moi, je reviendrais », promet-il.

Cette ambition de partir à l’étranger est aussi le rêve de Nihad Trabelsi, meilleure bachelière de Sétif, qui est arrivée à la sixième position au niveau national avec une moyenne de 19,41/20.

« Il est possible que je parte à l’étranger, mais je compte revenir au pays », a-t-elle déclaré à des médias. Ses spécialités préférées : la médecine et l’informatique.

« Devenir présidente de la République »

Ambitieuse à souhait, cette brillante élève se voit même devenir un jour « présidente de la République ».

Même si elle n’a pas encore fait son choix, Aoulem Wissal, de la commune de Kaiss dans la wilaya de Khenchela, classée troisième au niveau national avec une moyenne de 19,52/ 20 se verrait bien, quant à elle, rejoindre une faculté de médecine ou une école supérieure d’intelligence artificielle.

Même difficulté à prendre une option pour la brillante Raheb Maria Ines d’Oran qui a obtenu son bac avec brio en arrivant en deuxième position au niveau national avec une moyenne de 19, 54 /20.

 « Je n’ai pas encore décidé », a-t-elle avoué sur les ondes de la Radio d’Oran, en présence de son père.

Cas atypique et emblématique du sens de l’abnégation et de l’effort, Fedlaoui Bouhafs, issu d’une famille nomade et modeste de Saida, ne cache pas son souhait de poursuivre des études en informatique.

Ce bachelier qui parcourait un trajet quotidien de plus d’une vingtaine de Km pour rejoindre son établissement et qui révisait ses cours à la lumière d’une bougie dans une tente, a décroché le fameux sésame avec 17,42 de moyenne.

Révélé par les médias et les réseaux sociaux, il a suscité une vague d’admiration et de sympathie en Algérie.

Sa réussite a mis en lumière les conditions modestes et difficiles dans lesquelles il a évolué. Et ce n’est pas sans raison d’ailleurs que les autorités locales ont promis d’améliorer la situation sociale de sa famille.

Non exhaustifs, ces exemples traduisent le peu d’intérêt qu’accordent les brillants bacheliers pour les sciences sociales qui, sous d’autres latitudes, sont très convoitées.

Et même s’ils ne l’expriment pas encore ouvertement, beaucoup parmi ces bacheliers finissent par poursuivre leurs études à l’étranger, particulièrement en raison des conditions d’études, la qualité de l’enseignement dispensé, l’environnement et les perspectives d’emploi.

Ils sont des centaines entre bacheliers et étudiants à avoir quitté le pays ces dernières années pour rejoindre des universités étrangères, notamment françaises et canadiennes. Aucune statistique n’est disponible sur le départ des meilleurs bacheliers.    

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