Politique

À trois mois de la présidentielle, le FLN peine à s’organiser

Samedi 12 janvier, le coordinateur de l’instance provisoire du FLN Mouad Bouachreb annonçait publiquement que la date de la tenue du congrès extraordinaire du parti allait être connue dans une semaine, au plus tard dans dix jours.

« L’époque des clans est révolue, le parti se porte bien, laissez-nous travailler sereinement pour préparer le congrès extraordinaire. Dans une semaine, au plus tard dix jours, nous arrêteront la date du congrès. On saura alors s’il se tiendra avant ou après l’élection présidentielle », a déclaré avec beaucoup d’assurance Mouad Bouchareb aux journalistes en marge de la rencontre qu’il a avait tenue avec les sénateurs du parti à l’hôtel Aurassi.

Une semaine et même dix jours sont passés et la date des assises n’est toujours pas annoncée. Ce qui signifie que rien n’a été tranché. Depuis la rencontre avec les sénateurs, la direction du vieux parti n’a pas eu d’activité organique ou politique -du moins rien n’a été annoncé- se contentant d’un communiqué laconique le 18 janvier, saluant la convocation du corps électoral et appelant le président Bouteflika à briguer un cinquième mandat.

Le FLN est sans secrétaire général ni structures organiques depuis le départ, officiellement pour des raisons de santé, de Djamel Ould Abbès, le 14 novembre dernier, suivi de la dissolution de toutes les instances nationales ou locales (bureau politique, comité central, mouhafadhas et kasmas).

Depuis, le vieux parti est géré par une instance collégiale provisoire dirigée par Mouad Bouchareb. L’une des principales missions assignées à cette instance est l’organisation d’un congrès extraordinaire.

Tout indique maintenant que les assises ne pourront pas avoir lieu avant l’élection présidentielle prévue le 18 avril. La préparation d’un congrès nécessite plus de temps pour éviter toute mauvaise surprise, de surcroît à la veille d’une échéance électorale importante.

Une source proche de l’instance provisoire, contactée par TSA, confirme d’ailleurs qu’il sera difficile de tenir les assises avant l’élection d’avril. La même source révèle même qu’une importante délégation de cadres du parti se trouve actuellement en Chine, sans préciser si elle compte des membres de l’instance provisoire.

Le FLN donne l’impression d’être à l’arrêt au moment où son activité devrait déborder avec le rapprochement de l’élection présidentielle, la préparation du congrès ainsi que le renouvellement de la moitié des membres du tiers présidentiel au Conseil de la nation et l’élection du président de l’institution.

Certes, lorsqu’il avait promis de divulguer la date du congrès dans dix jours au plus tard, Mouad Bouchareb avait défini les priorités : « Les deux événements sont importants, mais l’élection présidentielle nous importe plus que toute autre action. Au FLN on se dirige avec toutes nos forces vers la préparation de la prochaine présidentielle. »

Sauf que même cette dernière échéance et la convocation du corps électoral n’ont pas fait sortir le vieux parti de sa torpeur, à l’instar d’ailleurs de ses pairs de l’Alliance présidentielle, si l’on excepte le communiqué de quelques lignes rendu public samedi dernier.

De ce mutisme et de cette léthargie qui durent dans une conjoncture en principe propice au regain d’activité, il est aisé de déduire que ni le FLN ni les autres partis de la majorité n’ont reçu d’instructions claires concernant la prochaine présidentielle, sinon d’attendre. L’irrésolution au sommet de l’État, que des signes trahissent chaque jour davantage, a aussi induit la paralysie d’une importante institution de la République, le Conseil de la nation qui a vu les délais de renouvellement d’une partie de sa composante expirer au mauvais moment.

Le renouvellement partiel de la composante élue a eu lieu le 29 décembre et, après plus de trois semaines, le chef de l’État n’a toujours pas désigné les 24 nouveaux membres du tiers présidentiel. Aussi, la chambre haute du Parlement algérien est sans président légal depuis dix jours car, quand bien même il serait reconduit, Abdelkader Bensalah a vu son mandat expirer le 11 janvier dernier. Il est tout de même curieux que le FLN et le RND, qui dominent largement la chambre, ne réagissent pas à cette situation inédite.

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