Tarwa Iakouren (Les enfants de Yakouren) est une association basée à Yakouren, un village sur les hauteurs de Tizi Ouzou. Cet organisme caritatif regroupe les artisans de la région et leur offre un espace pour s’exprimer, mais aussi pour avoir une source de revenus. Elles créent le changement dans leur région.
Dans ce reportage de Canal Algérie, diffusé ce vendredi 22 octobre, on en apprend un peu plus sur l’organisation de cette association et le changement qu’elle apporte au quotidien des habitants.
De l’agriculture à la cuisine traditionnelle, ces femmes excellent dans leurs domaines et peuvent compter sur Tarwa Iakouren pour faire le lien entre elles et les potentiels consommateurs, mais aussi pour les aider à proliférer leurs projets.
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Les femmes, pilier de l’économie rurale
Dans la région où œuvre l’association, 80 % de la consommation locale est constituée de produits agricoles 100 % bios. Fruits et légumes, produits laitiers, ou encore plantes médicinales, tout est produit par ces femmes à l’organisation exemplaire.
Quelque 560 adhérentes à ce jour s’y activent afin de couvrir les besoins de Yakouren, mais aussi d’autres localités de Kabylie. « Elles sont partout et elles peuvent tout faire », commente la reporter, listant les activités auxquelles elles s’adonnent.
Ghania Lounis, membre de l’association, est la première à témoigner. Sa spécialité : le caroube, un fruit aux multiples bienfaits. Si elle avoue ne pas s’être intéressée au produit auparavant, elle en fait maintenant du café, de la mélasse ou encore des produits cosmétiques.
« C’est un produit aux nombreuses vertus. […] Je le commercialise grâce à l’association », explique Ghania.
Les adhérentes de Tarwa Iakouren s’intéressent également à de nouvelles productions, comme cette culture de champignons, que nous présente Zahia Ameur, présidente de l’association.
« Avec l’aide de la chambre de l’agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou, nous avons lancé cette première expérience dans la culture de ces champignons, c’est une variante qu’on appelle la « pleurote », explique-t-elle.
Zahia est satisfaite de l’intérêt que portent les citoyens de la région à leurs activités. « Lorsque nous avons parlé de cette nouvelle production sur notre page Facebook, nous avons eu beaucoup de gens qui s’y sont intéressés », affirme-t-elle, tout sourire.
Ghania expose même un fruit, le kiwano, réputé être bénéfique pour les personnes atteintes de cancers, qu’elle dit avoir cultivé elle-même depuis des graines récupérées d’une souche que son voisin lui a apportée de l’étranger.
Ces femmes talentueuses, innovatrices et pleines d’ambitions, arrivent, grâce à l’association, à avoir plus de visibilité sur leur travail et à se rapprocher chaque jour un peu plus de leur objectif d’une autonomie financière complète.
Des circuits courts pour protéger l’environnement
En plus de proposer des produits 100 % artisanaux, ces femmes privilégient des circuits courts, un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce par la vente directe du producteur au consommateur, s’alignant ainsi aux valeurs de l’association.
Un autre aspect sur lequel est basée l’activité de ces femmes est la production bio. En effet, « Tarwa Iakouren » a également pour objectif la protection de l’environnement.
Nadia Boudedja, une des premières femmes ayant rejoint l’association et pionnière dans son domaine, fait partie de ces productrices qui visent le 100 % bio. Tout est basé sur le naturel, jusqu’à l’engrais qu’elle utilise pour ses plantations.
« Je transforme les déchets organiques et les restes des fruits et légumes en compost », détaille l’agricultrice.
Vers l’autosuffisance rurale
« Notre objectif, conclut Zahia, c’est de former les gens, notamment la femme rurale, à se faire leur propre tanière dans la région, c’est une source importante pour les familles ».
Côté commercialisation, la présidente de l’association compte sur l’aide de la coopérative de la wilaya afin d’élargir leurs activité et d’atteindre l’autosuffisance et le développement économique de leurs régions.