Au lendemain de la condamnation du journaliste Khaled Drareni à trois ans de prison ferme, Abdelaziz Rahabi réagit et dénonce « la condamnation d’activistes politiques du Hirak ou d’autres acteurs de la société civile à des peines de privation de liberté ».
« Une mesure d’un autre âge et d’un autre monde », estime-t-il. « Elle n’est ni acceptable de nos jours, ni souhaitable dans la perspective de recherche d’une sortie de crise pacifique et consensuelle à la crise multiple que traverse notre pays », écrit l’ancien ministre dans une déclaration mise en ligne ce mardi 11 août.
Rahabi dénonce aussi le recours systématique à la détention provisoire. « La politique qui consiste à mettre un citoyen en prison avant même l’établissement de la vérité et alors qu’il ne représente pas une menace probante contre l’ordre public ou la sécurité nationale et offre des garanties légales ne servira aucune cause et ne fera de l’Algérie ni un pays ni plus juste ni plus fort », juge-t-il.
Rahabi a poursuivi en estimant que « la justice n’a pas vocation à limiter les libertés individuelles et collectives mais au contraire à les protéger des pressions du pouvoir exécutif et des interférences des différents groupes de pression qui se sont multipliés chez nous ces dernières années ».
La justice, dénonce-t-il encore « n’arrive pas encore à s’affranchir des pesanteurs de l’ancien système pour mettre en place une justice véritablement indépendante et garante de l’Etat de droit sans lequel aucune transition démocratique n’est possible ».
Elle doit « prendre conscience qu’elle a aujourd’hui une part de responsabilité historique dans le succès ou l’échec du passage à une gouvernance démocratique du pays réclamée avec force et détermination par les algériens », conclut Rahabi.