Politique

Abdelkader Bensalah peut-il assurer l’intérim du chef de l’Etat ?

Le président du Conseil de la Nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, est « doublement » éliminé pour assurer la fonction de chef de l’Etat par intérim, en cas d’application de l’article 102 de la Constitution, estime la politologue Louisa Ait Hamadouche, dans une déclaration à TSA, ce mercredi.

L’application de l’article en question pose, en effet, un double problème politique et juridique, selon Mme Hamadouche. « Elle pose un problème politique du fait que le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, censé remplacer le chef de l’Etat selon l’article 102, peut difficilement faire consensus au sein de l’opinion publique car considéré comme partie prenante de la gouvernance du président Bouteflika. Il faisait partie de l’Alliance présidentielle et il a accompagné le règne de Bouteflika depuis son accession au pouvoir en 1999 et ce, en tant que président du Conseil de la Nation », souligne la politologue.

Louisa Ait Hamadouche relève aussi que Bensalah « ne peut absolument pas être considéré comme une personnalité politique neutre ».

Au plan juridique, la Constitution dispose que « même le président par intérim doit avoir la nationalité algérienne d’origine ce qui n’est pas le cas de Bensalah qui a été naturalisé bien après l’Indépendance », rappelle-t-elle.

« Bensalah comme président intérimaire dans la situation de difficulté actuelle peut difficilement apaiser la colère de la population », prévient l’enseignante à la Faculté des sciences politiques qui n’exclut pas que le nom de Bensalah soit décrié lors des marches de vendredi, comme ce fut le cas pour Bédoui et Lamamra.

A la veille des élections de 2014, Abdelkader Bensalah, avait dû briser le silence qu’il entretenait autour de son origine dans une rare interview accordée au quotidien El Khabar. « Cherchez mes origines vous les trouverez sur les hauteurs des monts Felaoucène de Tlemcen où sont nés et où ont vécu, puis enterrés mes parents et mes grands-parents », a-t-il répondu. « Si vous voulez savoir qui je suis, allez-y au douar “El Mehraz”, daïra de Felaoucène et consultez les registres d’état civil dans la commune et posez la question à qui vous voulez, ils vous diront où je suis né, où sont nés les membres de ma famille, leurs sépultures et leurs terres qu’ils m’ont laissées », s’est-il défendu.

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