Abdelmadjid Tebboune ne va pas imiter son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. « Je ne compte pas m’éterniser au pouvoir », annonce-t-il dans une interview au quotidien français L’Opinion à paraître demain lundi 13 juillet.
« Je me suis porté candidat à la présidentielle au nom de la société civile et des jeunes. Et je suis en train de construire des institutions, si le peuple les accepte, où ces deux composantes seront majoritaires. Donc, je n’aurai pas besoin de parti et je ne compte pas, non plus, m’éterniser au pouvoir », a-t-il dit, en réponse à la question s’« il allait créer une grande formation politique de la majorité » ?
Son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika est resté au pouvoir 20 ans avant d’être chassé par le hirak populaire en avril 2019.
Interrogé s’il allait faire un deuxième mandat, le président Tebboune n’a pas voulu s’exprimer, en laissant entendre que tout dépendra des résultats de son premier mandat.
« En principe, j’ai été élu pour un seul mandat. D’ici la fin de ce mandat, j’espère obtenir une situation apaisée où les problèmes sociaux et économiques seront en partie réglés. C’est une transition qui ne dit pas son nom. Il faudrait d’autres conditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature. »
En outre, le président Tebboune annonce la poursuite de la libération des détenus du hirak. « Ces gestes vont se poursuivre et visent à l’apaisement », affirme M. Tebboune, en assurant que l’Algérie « n’est pas entrée dans une phase de répression ». « C’est faux », a-t-il dit, en estimant que « l’opposition et la société civile sont indispensables. Seul un État fort et juste peut asseoir la démocratie, le contraire amène l’anarchie et le chaos. »
Pour lui, « l’opposition ne doit pas se faire dans l’insulte, l’invective et l’appel au soulèvement. » « Seul un État fort et juste peut asseoir la démocratie, le contraire amène l’anarchie et le chaos », soutient-il.
Le président de la république a évoqué le projet de révision constitutionnelle, actuellement en débat, et défendu le régime semi-présidentiel proposé dans la mouture de la loi fondamentale.
« Nous n’avons pas opté pour un système purement parlementaire. Celui-ci poserait des problèmes de gestion de la démocratie car cela nécessite une pratique sur des générations, voire des siècles », soutient-il, en estimant que l’Algérie est « encore une démocratie en construction. Nous sommes sur le chemin d’une démocratie responsable ».