On en sait un peu plus sur la Conférence nationale à laquelle a appelé le président Bouteflika dans sa lettre programme du 10 février. Elle aura lieu « immédiatement après l’élection présidentielle ».
C’est son directeur de campagne Abdelmalek Sellal qui l’a dit, ce samedi 16 février, lors d’une rencontre avec les agriculteurs au siège de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA).
« Le président a présenté un programme pour parachever l’édification de l’Etat algérien. Le projet et la conception sont clairs. Son message est clair : hormis les constantes nationales et le caractère républicain de l’Etat, tout sera ouvert au débat lors de la Conférence nationale qui se tiendra immédiatement après l’élection si le président est réélu », a affirmé M. Sellal.
« Ce sera une Conférence nationale consensuelle à laquelle tout le monde participera. On sortira avec une stratégie nouvelle pour parachever l’édification de l’Algérie. On ne peut pas dire que ce n’est pas là une proposition démocratique », a-t-il ajouté, rappelant l’amélioration sensible de la situation, selon lui, depuis la venue de Bouteflika.
« Beaucoup oublient qu’on était dans une grave crise à la fin des années 1990, beaucoup oublient la tragédie qu’on a vécue. Personne n’imaginait qu’on allait gagner et redevenir une famille, mais nous nous en sommes sortis grâce à la politique de réconciliation du président Abdelaziz Bouteflika. On doit se rappeler ce qui a été réalisé, sur le plan politique, social, culturel, industrie et agricole. Les chiffres sont clairs et on va les détailler lors de la campagne », a-t-il promis.
Pour l’ancien Premier ministre, la maladie n’empêchera pas le président de parachever son œuvre. « Certains disent que le président est malade depuis quelques années et ne suit pas ce qui se passe. Mais je dirai que les chiffres sont là. Les indicateurs financiers et économiques de ces quatre dernières années sont meilleurs que ceux des cinq années précédentes, et ce, dans tous les secteurs. Cela prouve que le président a ses hommes forts et son peuple qui le soutient », affirme Abdelmalek Sellal qui fait mention de l’optimisme des experts.
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« Tous les experts sont optimistes car tous les facteurs nécessaires au développement sont disponibles : la ressource humaine, l’énergie les moyens financiers. Peut-être qu’il y a eu un recul relatif, mais on des capacités pour investir plus, à condition d’améliorer la gouvernance dans tous les secteurs », dit-il.
Le discours pessimiste, l’ancien Premier ministre le met sur le compte de la campagne électorale.
« Même avec la chute des prix du pétrole, on n’est pas en crise asphyxiante. Je comprends que certains puissent faire douter, on est en campagne, mais les chiffres sont têtus », assène-t-il.
Cela dit, Abdelmalek Sellal reconnait des défaillances, qu’il s’agira de corriger.
« Il faut reconnaître qu’on a failli dans certains aspects. On n’a pas pris en charge comme il se doit la jeunesse. On a fourni des efforts pour la formation et l’emploi, mais la jeunesse, aujourd’hui, est ouverte sur le monde et les nouvelles technologies, certains ne l’ont pas compris. La harga, même si je n’aime pas ce vocable, est un problème social et civilisationnel. Ce n’est pas parce que ces jeunes ne trouvent pas de travail ou meurent de faim, mais parce qu’ils étouffent en quelque sorte. Notre comportement n’est pas bon envers la femme. Même si le président a pris plusieurs mesures et donné sa pleine liberté à la femme, la société ne suit pas. Quand une femme fait du sport et on lui dit ta place est dans la cuisine, c’est inacceptable. C’est ça le problème. On va à l’avenir améliorer la situation et sensibiliser toutes les franges de la société. Chaque chose en son temps », a promis Abdelmalek Sellal.
Avec la virée du directeur de campagne chez les agriculteurs, après avoir rendu visite aux moudjahidine et aux travailleurs, le pouvoir confirme qu’il compte beaucoup sur les organisations qui lui sont proches pour faire gagner son candidat le 18 avril prochain.
Dans son allocution, Abdelmalek Sellal a souligné que grâce à la politique et aux mesures prises par Bouteflika en faveur du secteur agricole, l’Algérie est aujourd’hui en passe d’assurer son autosuffisance alimentaire. « Aujourd’hui, l’agriculture représente une part importante dans le PIB et les chiffres le démontrent. On n’est pas loin de réaliser l’autosuffisance alimentaire », s’est-il félicité.
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