Le FLN a mis en échec de nombreuses décisions jugées impopulaires de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, a affirmé, ce jeudi 21 mars, le sénateur FLN Abdelouahab Benzaïm.
M. Benzaim, qui était l’invité de TSA Direct, a cité en premier lieu le mécanisme du Partenariat Public-Privé (PPP) signé en décembre 2017 entre le Gouvernement, le patronat et le syndicat UGTA, considéré comme une tentative de privatisation des entreprises publiques.
« C’est le FLN qui s’est dressé contre cette décision en envoyant un rapport au président de la République et qui a répondu favorablement. Notre parti s’est positionné du côté du peuple et a refusé de cautionner la privatisation des entreprises publiques », a précisé Abdelouahab Benzaïm.
Selon lui, c’est le FLN, aussi, qui a contraint l’ex-ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit à renoncer à sa décision de licencier 19.000 enseignants grévistes. « Nous avons envoyé un rapport au Président et, après 72 heures, des instructions ont été données à la ministre pour réintégrer ces enseignants », soutient le sénateur. L’annulation des taxes décidées par le Gouvernement Ouyahia est aussi l’œuvre du FLN dirigé alors par Djamel Ould Abbès, insiste Benzaïm.
« Ould Abbès est parti car rejeté par la population »
Interrogé sur les véritables raisons de la mise à l’écart de l’ancien SG du FLN, Djamel Ould Abbès, Abdelouahab Benzaïm a nié que ce soit en raison de ses soucis de santé comme invoqué à l’époque de son départ surprise.
« Il était rejeté par la population du fait qu’il n’était à la hauteur de la mission de prendre les rênes du FLN. Nous le lui avions signifié et le lui réitérons aujourd’hui », a expliqué Benzaïm. Le sénateur FLN accuse Ould Abbès d’avoir manqué aux règlements et principes du parti. « Pour nous le FLN est aux côtés du peuple et non pas du gouvernement », a expliqué M. Benzaïm qui reproche à l’ex-SG d’avoir imposé des ministres qui ne faisaient pas partie du FLN, à l’instar de l’ancien ministre de l’Agriculture et ex-député d’Alger Sid-Ahmed Ferroukhi.
« Le FLN aspire toujours à gagner à sa cause le peuple »
Le sénateur du FLN a estimé qu’« il est tout à fait naturel » que le FLN soutienne le peuple dans sa revendication pour le départ de Bouteflika et du système, au lendemain de l’annonce faite par le coordinateur du parti, Moad Bouchareb.
« Le FLN puise sa force du peuple algérien et de ses militants qui comptent parmi eux des fellahs, des travailleurs, des enseignants et des médecins. C’est donc tout à fait naturel. Le FLN aspire toujours à gagner à sa cause le peuple, il est du peuple et il ne peut être autrement », a-t-il déclaré.
Selon le sénateur, le chef de l’État sortant a répondu à l’ensemble des revendications des citoyens à travers une lettre dans laquelle il renonçait à se présenter pour un 5e mandat.
Interrogé sur l’éventualité que le président Bouteflika quitte le pouvoir à la date légale du 28 avril, Abdelwahab Benzaïm a répondu que « le président Bouteflika a toujours respecté la Constitution ». « Je ne pense pas que le président après le 28 avril procédera à la signature d’un document ou autre. Il va déléguer tout à la Conférence politique laquelle aura à décider du sort du pays », a estimé Benzaïm.