« Nous avançons bien en matière de concertation avec les personnalités. Nous avons élargi notre liste à d’autres personnalités en tenant compte des remarques faites par les citoyens après la publication des noms retenus pour mener le dialogue. On nous a parlé des jeunes et des gens qui représentent le sud du pays. Nous allons proposer des noms, mais ce n’est pas nous qui allons décider à la fin. Pour éviter toute mauvaise interprétation, nous ne publions pas les noms des personnalités à l’heure actuelle. Nous craignons que cela crée un climat défavorable à notre initiative », a déclaré à TSA, ce mardi 23 juillet, Abderrahmane Arar, président du Forum civil pour le changement, à propos de l’initiative de proposer une liste de personnalités nationales pouvant mener le dialogue national et la médiation « aux fins de sortir le pays de la crise ».
Selon lui, certaines personnalités hésitent encore à s’engager dans la démarche. « Mais, la plupart sont d’accord sur le principe, demandent plus de détails sur la démarche », a-t-il appuyé.
Il a confirmé l’existence de contacts avec la Présidence et avec le Commandement de l’armée. L’accueil positif réservé par Abdelkader Bensalah, chef d’État par intérim, à la proposition du Forum civil est perçue, par Abderrhamane Arar, comme « favorable à l’Algérie, « non pas pour nous ».
« Chaque chose en son temps »
« Il y a actuellement des contacts informels. Notre démarche est d’aller vite et sûrement avec un mandat. Il faut d’abord créer un climat d’apaisement à commencer par la libération des détenus d’opinion», a-t-il insisté.
« Notre position concernant le chef de l’État est celle du peuple. Mais nous sommes convaincus que c’est l’armée qui détient le pouvoir de décision. C’est pour cette raison que notre message était destiné à l’institution militaire qui a répondu, via le chef de l’État. Nous ne l’avons jamais caché parce que nous sommes tenus de traiter avec la partie officielle qui détient le pouvoir de décision », a soutenu Abderrahmane Arar, dans une interview à TSA Arabi, lundi 22 juillet.
Le Forum demande également le départ du gouvernement Noureddine Bedoui, « mais chaque chose en son temps ».
Taleb Brahimi pose ses conditions
Cité dans la liste des personnalités nationales, Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, a estimé que le dialogue doit émaner d’une volonté politique véritable « qui dépasse les considérations conjoncturelles et instantanées et qui prend en compte les revendications des forces politiques et sociales qui appellent à prendre des mesures concrètes pour apaiser la situation et pour rassurer ».
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Selon lui, la commission ou le panel devant mener « le dialogue nationale » n’aura aucune utilité dans le moment présent « sauf si elle jouit d’une totale indépendance dans sa gestion, et qu’elle est libre et souveraine dans ses décisions et cela afin qu’elle aide à bâtir un consensus nationale autour de la meilleure formule à même de concrétiser les revendications du Hirak populaire ».