Politique

Abderrazak Makri s’explique sur sa rencontre avec Saïd Bouteflika

Abderrazak Makri revient sur ses discussions avec Saïd Bouteflika l’été dernier. Invité ce lundi 13 mai du forum d’El Moudjahid, le président du MSP a tenu à apporter des précisions sur cet épisode qui lui avait valu quelques critiques et qui est revenu au-devant de la scène suite à l’arrestation de Louisa Hanoune, la SG du Parti des travailleurs.

« L’initiative du consensus national était publique et devait être discutée entre le pouvoir et l’opposition. Nous nous sommes donc adressés au pouvoir, représenté par la présidence de la République. La présidence a chargé Saïd Bouteflika en sa qualité de conseiller du président. Personne ne peut dire que cette fonction n’est pas politique ou n’est pas une fonction de souveraineté (sic). Nous nous sommes adressés à Abdelaziz Bouteflika et nous avons déposé l’initiative avec un bordereau d’envoi avec cachet et date. Nous avons déposé l’initiative à la présidence et celle-ci a répondu. Une fois ils ont chargé Louh, une fois Messahel et une fois le conseiller du président. Nous traitons avec une institution et publiquement. Notre rencontre a eu lieu au sein de la présidence de la République », a détaillé Makri.

Parmi les conditions qu’il dit avoir posées, celle d’informer l’institution militaire. « Nous étions dans une institution de l’État protégée par l’institution militaire. Durant nos discussions, nos conditions étaient claires. La première, était que l’institution militaire soit informée de ce qui se passait. J’ai même exigé de Saïd Bouteflika à ce que je rencontre personnellement Gaïd-Salah pour que je l’entende dire de vive voix s’il était d’accord ou pas avec cette initiative. Nous voulions rencontrer l’institution militaire à travers la présidence pour que les choses se fassent légalement et dans la transparence », a assuré Abderrazak Makri qui dit ne pas vouloir entrer dans une « guerre de clans ».

« Nous ne voulons pas entrer dans la guerre des clans, c’est ce que nous avons dit au sein même de la présidence. Si nous sommes dans un État, dans une institution de souveraineté, tout est enregistré et ce serait bien de rendre public ce qui s’est dit entre moi et le conseiller du président. Nous avons un projet pour l’intérêt de notre pays. Nous savions que les guerres de clans vont détruire le pays. Nous avions appelé à ce que les Algériens soient d’accord et non à ce qu’ils soient divisés », a-t-il ajouté.

Le président du MSP assure aussi qu’il a tenu à ce que rien ne soit entrepris sans l’accord des autres partis de l’opposition. « Nous avions dit qu’on ne pouvait pas marcher dans un projet de consensus national, même à travers le report (de l’élection présidentielle, ndlr), sauf si l’opposition était d’accord. Quand on a vu qu’il y avait une certaine acceptation, nous sommes allés voir l’opposition, dont Benflis, Tabou, Abdallah Djaballah, Tahar Benbaibèche, Mohcine Belabbas. Je les ai vus aux sièges de leurs partis et je les ai informés de la teneur des discussions que nous avions eues avec la présidence. Nous avions dit qu’il y avait une opportunité pour une transition démocratique et pour avoir une vision politique et économique, et que nous pouvions nous mettre d’accord sur un chef de gouvernement consensuel », a témoigné Makri.

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