ENTRETIEN. Abderrahmane Benhamadi est le président du conseil d’administration du groupe Condor. Dans cet entretien, il revient sur sa participation à la foire des produits algériens à Nouakchott et les ambitions de son groupe à l’international notamment en Afrique.
La foire des produits algériens à Nouakchott est-elle une bonne opportunité ?
Ce salon est une belle réussite. Vous avez certainement remarqué l’engouement des Mauritaniens pour les produits algériens. C’est une fierté pour moi de voir que l’Algérie et le produit algérien ont une grande place dans le cœur de nos frères mauritaniens.
Peut-on connaître le chiffre d’affaires votre groupe en Mauritanie en 2018 ?
Jusqu’à présent, nous avons réalisé plus de 400 000 dollars. La Mauritanie est une zone stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.
Et pour 2019, quels sont vos objectifs ?
On compte le multiplier par 10, c’est-à-dire atteindre 5 millions de dollars de chiffre d’affaires.
Qu’en est-il de vos parts de marché ?
Pour le moment, on n’a pas de statistiques exactes, mais notre objectif est de devenir la première marque en électroménager dans ce pays. Nous visons 26% de parts du marché mauritanien, à l’horizon 2020.
Quels sont vos principaux concurrents en Mauritanie ?
Nos concurrents ce sont les Chinois, les Coréens et les Turcs.
Sur quels facteurs comptez-vous jouer pour vous distinguer de vos concurrents ?
On se distingue de nos concurrents par l’excellent rapport qualité/prix des produits Condor et un excellent service après-vente qui est complètement absent en Mauritanie. On se concentre aussi sur la formation de techniciens en Mauritanie. D’ailleurs, une vingtaine de techniciens mauritaniens se rendront à Bordj Bouarreridj avant la fin de l’année pour suivre une formation dans deux domaines : l’électroménager et l’énergie solaire.
Quels sont les produits Condor qui se vendent le plus en Mauritanie ?
La Mauritanie étant un pays chaud, avec des températures élevées, durant huit à 9 mois de l’année. Les produits les prisés par les clients locaux sont les congélateurs, les réfrigérateurs, les ventilateurs et les climatiseurs bien sûr.
Allez-vous ouvrir d’autres showrooms et quand ?
Nous avons déjà un showroom à Nouakchott et on compte ouvrir un autre showroom à Nouadhibou, une ville qui se situe au nord-est de la Mauritanie, qui est aux frontières avec la République sahraouie, en 2019.
Comptez-vous installer une unité de montage en Mauritanie ou dans un autre pays de l’Afrique de l’Ouest ?
Pour le moment, c’est prématuré de parler de production. On doit connaître et cerner les qualités, les forces et les faiblesses du marché avant de décider d’une éventuelle installation d’une chaîne de fabrication.
Mais un tel projet est-il sur votre calepin ?
On n’écarte rien, nous sommes venus ici, comme d’habitude quand nous prenons pied dans un pays, pour rester et non pas pour faire une petite affaire et partir comme le font certaines multinationales.
L’ouverture d’un poste frontalier à Tindouf et l’installation d’une plateforme de stockage, renforceront-elles les positions des entreprises algériennes en Mauritanie ?
Bien sûr. C’est une excellente nouvelle pour nous et pour les entreprises algériennes à condition que la route soit terminée, car il y a plus de 700 km de piste sur le territoire mauritanie
Quelles sont les difficultés rencontrées ici ?
Aujourd’hui, nos produits sont taxés entre 60% et 90% et nous avons soulevé ce problème avec le ministre du commerce et avec son homologue mauritanien. Notre souhait est que ces tarifs soient revus à la baisse pour donner un petit avantage à l’entreprise algérienne qui, comme je l’ai déjà dit, va s’occuper de la formation des jeunes techniciens mauritaniens.
Vous ont-ils promis quelque chose ?
C’est un problème qui sera pris en charge dans le cadre d’un accord qui sera signé par les chefs d’Etat des deux pays, c’est-à-dire Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Ould Abdelaziz.