Le président de la commission fédérale de l’arbitrage Mohamed Ghouti revient dans cet entretien sur le cas de l’arbitre international algérien Mehdi Abid Charef, suspendu par la CAF pour corruption. Il assure que l’arbitrage, de plus en plus contesté, sera meilleur lors de la phase retour du championnat national.
Plus d’un mois après la suspension infligée par la CAF à l’arbitre international Mehdi Abid Charef, quelles sont les dernières nouvelles concernant cette affaire qui a défrayé la chronique ?
D’abord, je tiens à préciser qu’Abid Charef n’a pas encore été auditionné par le jury disciplinaire de la CAF comme annoncé précédemment par certains médias. Il a été entendu par le Bureau fédéral de la FAF qui s’est engagé à le défendre auprès de la CAF, d’autant qu’il est certain de son innocence.
Donc, vous pensez qu’Abid Charef est exempté de tout reproche de corruption ?
Absolument. Je connais parfaitement la personne, ce n’est pas le genre d’arbitre qui peut marcher dans la combine ou dans la corruption. Pour moi, il est innocent jusqu’à preuve du contraire.
Sur quelle base la CAF a prononcé sa suspension ?
Le tout a été orchestré par la presse tunisienne qui a mis une grosse pression, en montant de toutes pièces ce scénario. Elle a accusé Abid Charef de corruption suite à son arbitrage contesté en finale (aller) de la Ligue des champions face aux Égyptiens du Ahly (défaite de l’ES Tunis à Alexandrie : 3-1). Malheureusement, la presse nationale a été induite en erreur. L’EST a fini par remporter le trophée et subitement tout est redevenu calme. La CAF a dès lors annoncé sa décision de suspendre Abid Charef à titre conservatoire. Je tiens à préciser un détail très important, un indice de l’innocence de cet arbitre.
Vas-y…
Nous avons transmis une liste de 14 arbitres internationaux à la Fifa, en présence d’Abid Charef, en vue de l’année 2019. Je peux vous assurer qu’Abid Charef a été également approuvé sans que l’instance mondiale ne relève la moindre remarque.
Dans un autre registre, l’arbitrage lors de la première partie de la saison a été longuement contesté, un commentaire…
Je ne peux pas dire que l’arbitrage a été parfait. Il y’a eu du bon et du moins bon. Certains arbitres ont commis des erreurs, c’est une réalité. Nous nous trouvons actuellement à Sidi Bel-Abbès pour un séminaire d’évaluation, son objectif est de permettre aux arbitres de l’élite de se préparer et surtout se remettre en question en vue de la phase retour. Ce séminaire est encadré par des spécialistes dans le domaine, je suis très confiant que l’arbitrage va nettement s’améliorer.
Au cours de l’une des réunions de l’Union nord-africaine de football (UNAF), il a été question d’un échange entre arbitres de la région, qu’en est-il au juste…
Effectivement, ce sujet a été évoqué pour échanger des trios d’arbitres internationaux entre les pays membres de l’UNAF (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Egypte), mais rien n’est encore fait dans ce sens. Chez nous, ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Nous devons d’abord trouver la formule pour concrétiser ce projet.