Amnesty International a accusé mardi les gouvernements européens d’être « complices » de la détention des migrants dans des conditions épouvantables en Libye, leur reprochant notamment leur aide aux gardes-côtes libyens impliqués, selon l’ONG, dans le trafic d’êtres humains.
« Les gouvernements européens sont sciemment complices de la torture et des abus endurés par des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus par les autorités libyennes de l’immigration dans des conditions épouvantables », indique l’ONG dans un rapport.
Amnesty accuse les Européens de soutenir « un système sophistiqué d’abus et d’exploitation des réfugiés et des migrants » de la part des gardes-côtes, des responsables des centres de détention et des trafiquants, avec pour seul souci d’empêcher la traversée de la Méditerranée.
« Depuis fin 2016, les Etats membres de l’UE (…) ont mis en œuvre une série de mesures visant à fermer la route migratoire via la Libye et la Méditerranée centrale, sans se soucier des conséquences », résume l’ONG.
En conséquence, « des dizaines de milliers de personnes sont détenues indéfiniment dans des centres de détention surpeuplés où elles subissent des sévices systématiques », poursuit John Dalhuisen, le directeur d’Amnesty pour l’Europe.
« Les gouvernements européens ne sont pas seulement pleinement au courant de ces abus, mais (…) ils en sont complices », accuse-t-il.