Les Algériens ne disposant pas de carte Chifa vont-ils continuer à être soignés dans les hôpitaux publics ? Pour le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, la réponse est oui.
Ce dimanche, Mokhtar Hasbelaoui a rappelé que la nouvelle loi santé « réaffirme la gratuité des soins » sur l’ensemble du territoire national. Les structures de santé assurent les « soins gratuitement » et « sans conditions », a-t-il ajouté. Selon lui, la carte Chifa « n’est pas obligatoire », selon des propos rapportés par la chaîne Ennahar.
La nouvelle loi intervient pour « assurer les moyens humains et matériels » et les distribuer équitablement dans toutes les régions du pays, selon les besoins sanitaires des citoyens, a indiqué le ministre. Parmi les réformes introduites dans la loi santé figure notamment « l’accès aux soins gratuits et sans conditions », a-t-il ajouté.
Ces propos de Mokhtar Hasbellaoui viennent contredire ceux tenus hier par Mourad Zemali, ministre du Travail. Ce dernier a pointé du doigt les travailleurs non déclarés à la Cnas et ceux qui n’y sont pas encore inscrits.
Alors qu’environ 15 millions d’Algériens ne bénéficient pas de la carte Chifa, Mourad Zemali, avait indiqué que « les non-détenteurs de la carte Chifa n’auront plus accès aux hôpitaux publics ». Selon le ministre, ces derniers sont la cause du déséquilibre dans les cotisations et ils font perdre de l’argent à l’État.
Depuis son arrivée au ministère du Travail, Mourad Zemali a enchaîné les déclarations contradictoires qui, souvent, ont suscité de vives polémiques. Comme par exemple le fait d’avoir accusé les diabétiques de gaspiller les bandelettes de test de glycémie, sous prétexte que ces bandelettes, distribuées gratuitement aux malades, revenaient cher à l’État.
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Ou encore son bras de fer avec les syndicats indépendants et l’interdiction à une délégation internationale de travailler en Algérie, indiquant que la présence de cette dernière pourrait nuire aux affaires politiques du pays.
Il y a quelques mois, le ministre du Travail avait accusé les citoyens « d’abuser » de leurs droits d’accès aux soins gratuits et de l’utilisation de la carte Chifa, avançant le chiffre de 126.000 bénéficiaires de carte Chifa qui ont été black-listés.