Le décompte macabre des accidents de la route ne s’arrête pas en Algérie. Ces dernières 48 heures ont été particulièrement meurtrières. Au moins 18 personnes sont ainsi décédées sur les routes entre jeudi et samedi.
Jeudi, 8 personnes ont trouvé la mort dans une violente collision entre un autobus de transport de voyageurs et une Renault 19. Le drame a eu lieu sur la route nationale n°92 entre Saïda et Sidi Bel Abbès.
Le bus de marque Higer a percuté de plein fouet le véhicule causant la mort de ses huit occupants.
Vendredi, à Tiaret, quatre personnes sont mortes et 37 autres ont été blessées après le renversement de l’autobus.
Un autre individu a été tué dans l’après-midi de la même journée dans un autre accident survenu sur la RN 23. Alors que les Algériens se remettent difficilement des drames de jeudi et vendredi matin, une autre catastrophe s’est produite tôt dans la matinée de ce samedi à Alger.
Trois adolescents dont deux frères ont trouvé la mort après le renversement de leur véhicule au niveau du tunnel de Khraissia sur la deuxième rocade d’Alger.
Ce samedi, deux accidents mortels ont été enregistrés à Oran et à Béjaïa, faisant deux morts. Le premier a eu lieu sur la RN2 reliant Mers el Kébir à Ain Turk, sur la corniche oranaise.
Le second est survenu à l’entrée du tunnel de Kherrata, à 60 km à l’est Bejaïa, lorsqu’un un motocycliste de 33 ans a trouvé la mort après avoir été percuté par un camion Shacman, selon la page Info Trafic Algérie (ITA).
Ce tunnel est devenu un véritable coupe-gorge pour les automobilistes empruntant la RN 9, reliant Béjaïa à Sétif. Exigu, peu aéré et mal éclairé, le tunnel de Kherrata représente un danger permanent pour les usagers de la route, alors que les travaux d’élargissement de la route des gorges de Kherrata s’éternisent.
A l’intérieur du tunnel qui a été inauguré en 1988, les automobilistes sont confrontés au manque de visibilité dû à la conduite dangereuse des poids-lourds et des chauffards qui effectuent des dépassements dans les virages.
Des causes, quelles solutions ?
L’élément humain est le plus souvent impliqué dans la majorité des accidents. Mais le terrorisme routier a d’autres causes. Il y a également la mauvaise qualité des routes, peu entretenues. La gendarmerie nationale alerte parfois les automobilistes sur les crevasses, des ornières et autres déformations de la chaussée qui peuvent être fatales aux conducteurs.
La signalisation routière est quasiment absente, ce qui rend la conduite extrêmement dangereuse de nuit.
Les automobilistes signalent très souvent l’attention sur les « points noirs » sans que ces derniers soient pris en charge sérieusement.
Autre facteur à ne pas négliger dans la survenue des accidents routiers consiste en la vétusté du parc automobile. Des véhicules de plus en plus « vieux » roulent encore sur les routes, on en trouve notamment dans les transports de voyageurs avec des bus dans un état de vétusté avancé.
L’excès de vitesse revient souvent pour expliquer les causes des accidents. Pour un effet dissuasif, des mesures sont mises en place à l’instar des radars.
« L’objectif (de la mise en place) du radar n’est pas de sanctionner uniquement mais à dissuader les automobilistes à faire de la vitesse car on sait pertinemment que le tronçon sur lequel est posé le radar est mortel », a affirmé le 13 juillet à la radio nationale, Rachid Ghezli Commissaire divisionnaire, sous-directeur de la prévention et de la sécurité routière à la DGSN.
Par ailleurs, une réflexion est lancée pour la refonte totale du Code de la route avec comme principale résolution la formation.
En février dernier, de nouvelles mesures relatives consistant en l’annulation du retrait immédiat du permis de conduire par les commissions de wilaya, et l’application d’amendes forfaitaires aux contrevenants pouvant atteindre 7 000 DA avec présentation du conducteur devant les instances judiciaires en cas d’établissement de PV de délit, ont été instaurées.
Cette nouvelle procédure était censée préparer le terrain à la délivrance du permis de conduire à points dont la mise en œuvre n’a toujours pas vu le jour. L’ancien ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, avait annoncé le 14 février 2018 que le permis de conduire à points devait être fin prêt début mars 2019. La promesse est restée, depuis, au stade du vœu pieux. Aucune réforme sérieuse n’a été menée pour lutter contre les accidents de la route.