Bruno Retailleau a évoqué ce dimanche une deuxième fois, en tan que ministre et en moins d’une semaine l’accord franco-algérien de 1968. La première fois, c’était le jour de sa prise de fonction comme ministre de l’Intérieur, lundi 23 septembre.
Interrogé sur TFI, il a réitéré sa position en faveur de sa révocation, mais il a esquivé la question en expliquant que cette décision ne relevait pas de ses prérogatives, mais de celles du ministre des Affaires étrangères.
Ce dimanche 29 septembre, il est revenu à la charge dans un entretien à LCI. Interrogé par le journaliste pour savoir s’il était favorable à la renégociation de l’accord de 1968, il a répondu par l’affirmative. « Il n’y a pas tabou » sur une renégociation de l’accord qui est, selon lui, “très favorable pour l’Algérie et très défavorable pour la France”. Bruno Retailleau s’est dit favorable à la renégociation de l’accord de 1968 avec l’Algérie.
Autre sujet qui suscite la polémique en France : l’exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français). La question est revenue au-devant de la scène depuis le meurtre de l’étudiante Philippine par un sans-papiers marocain dont l’arrêté d’expulsion n’a pas été exécuté.
OQTF : comment la France compte forcer la main des pays étrangers
Le débat coïncide aussi avec la nomination comme ministre de l’Intérieur de Bruno Retailleau, un adepte d’une politique dure vis-à-vis de l’immigration.
À LCI, il a notamment dévoilé certaines mesures qu’il envisage afin d’amener les pays étrangers à coopérer en délivrant les laissez-passer consulaires nécessaires aux expulsions.
Le nouveau ministre est aussi revenu à la charge concernant l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968 dont il est l’un des pourfendeurs depuis plusieurs mois.
Bruno Retailleau a indiqué sur LCI que seules 7 à 8 % des OQTF sont réellement exécutées. La faute, selon lui, aux pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière.
“On doit assumer un rapport de force”, a dit Bruno Retailleau qui a réitéré qu’il utilisera le levier des visas, réclamé par l’extrême-droite, au même titre que celui de l’aide au développement pour obliger les pays concernés à coopérer.
Accord de 1968 avec l’Algérie : le ministre français de l’Intérieur droit dans ses bottes
“Il faut continuer à limiter les visas si un pays refuse de recevoir les personnes condamnées en France. Il faut aussi réfléchir à ces subventions pour l’aide au développement”, a dit Bruno Retailleau.
Interrogé si la limitation des visas touchera aussi les responsables des pays concernés, il n’a pas hésité à répondre par l’affirmative.
Le ministre de l’Intérieur a envisagé pour la première fois un autre levier, celui du commerce. La France appliquera des droits de douane élevés sur les marchandises en provenance de pays qui refusent de délivrer des laissez-passer consulaires.
“Si un pays rechigne, il ne faudrait pas hésiter à augmenter les droits de douane sur les produits qui arrivent en France. On touche ainsi au porte-monnaie et quand on touche à l’argent, ça touche souvent plus qu’autre chose”, a-t-il expliqué.
L’Algérie est directement ciblée sur cette question des laissez-passer. Dans un article daté du 9 septembre, Le Figaro a rapporté, citant des préfets, que les centres de rétention étaient “encombrés d’Algériens”.
“On délivre toujours des OQTF, on les met en rétention et, faute de laissez-passer, on les remet en liberté”, ont fait savoir des responsables locaux au journal français.
“Le nombre des ressortissants algériens éloignés actuellement est insignifiant, voire quasi nul” notamment depuis le désaccord entre Paris et Alger sur la question du Sahara occidental, a-t-on encore indiqu