Le Parquet général près la Cour d’Alger a réagi, ce lundi 26 novembre, aux accusations de torture sur le journaliste Adlène Mellah lors de sa garde à vue dans les locaux de la Gendarmerie nationale.
Dans un communiqué, le parquet dément et met en garde contre « la profération de telles accusations sans preuves les attestant ».
« Certains journaux et sites électroniques ont rapporté de graves propos accusant la Police judiciaire de pratiquer la torture en garde à vue, lesquels propos visent à influer sur le cours d’une affaire en instance de jugement », lit-on dans le communiqué.
L’allusion est faite aux propos tenus le 21 novembre sur la chaîne Echourouk TV par Me Zoubida Assoul, avocate du journaliste Adlène Mellah et à la déclaration que ce dernier a faite hier au quotidien El Watan. Me Assoul avait clairement accusé les services de la Gendarmerie nationale d’avoir torturé son client en garde à vue.
« Vu la gravité de telles accusations et de tels propos, le Parquet général, en sa qualité de responsable de la Police judiciaire, assure que l’enquête a été menée dans le strict respect du Code de procédure pénale et des garanties qu’il prévoit au profit du suspect. De plus, le Parquet n’a pas enregistré de plainte à propos des faits objets de l’accusation avant, pendant ou après l’enquête préliminaire », ajoute le Parquet général qui conclut en mettant en garde contre « la profération de telles accusations à quelque partie que ce soit sans preuves les attestant ».
Adlène Mellah, directeur du site Dzaïr Press, a été arrêté le 22 octobre en compagnie de l’humoriste Kamel Bouakaz et de l’ancien footballeur Fodil Dob. Après la garde à vue dans les locaux du groupement de gendarmerie d’Alger (Bab Djedid), ils ont été présentés devant le Parquet et placés en détention préventive à la prison d’El Harrach le 26 octobre. Ils étaient accusés de « diffusion d’informations personnelles sur les réseaux sociaux », « outrage aux institutions » et « atteinte à la vie privée ».
Les trois mis en cause ont été remis en liberté le 22 novembre par le tribunal de Sidi M’hamed qui a décidé de reporter leur procès au 7 février prochain. Ni Adlène Mellah ni ses avocats n’ont déposé de plainte pour torture. Mais dans une déclaration au journal El Watan après sa libération, M. Mellah a fait part de « mauvais traitements » qu’il aurait subis dans les locaux dans la gendarmerie. « J’ai subi des coups et un harcèlement moral inhumain. J’ai eu peur pour mon intégrité physique. Je n’ai jamais pensé que ce genre de traitement existait en Algérie», a-t-il déclaré.
Selon lui, un gradé de la gendarmerie et deux de ses collaborateurs l’ont soumis, pendant 75 heures, à « un interrogatoire musclé ». Durant sa détention, Mellah a entamé une grève de la faim.